Pas facile de vivre sa vie dans la forêt lorsque nos capacités ne correspondent pas aux attentes des autres : pas facile dans toutes les situations, en fait, mais les bédéistes Marzena Sowa et Dorothée de Monfreid ont décidé de transposer cette situation indésirable dans un contexte pour enfants, avec insectes à l’appui. Voici donc La petite évasion.
Dans cet ouvrage destiné aux plus jeunes et publié chez La Pastèque, la jeune araignée, incapable de tisser des toiles « comme les autres », est emmenée par sa mère chez Monsieur scarabée, qui a la réputation de ramener les jeunes « dans le droit chemin ». La réalité, en fait, c’est que ledit scarabée exploite éhontément les « pupilles » qu’on lui confie, en exigeant d’eux qu’ils accomplissent des tâches qui ont bien peu de choses à voir avec leur formation, leur éducation, ou la transformation de leur personnalité.
Stupéfaite par cet état de fait, la jeune araignée convaincra ses congénères, tous aussi différents les uns que les autres, de prendre la poudre d’escampette et de partir à l’aventure dans la forêt. Avec Monsieur scarabée aux trousses, qui est non seulement bien déterminé à mettre ces jeunes au pas, mais aussi à accomplir son propre objectif, puisque lui aussi souffre d’être différent.
Avec des couleurs vives, des dialogues simples, mais efficaces, et des traits pratiquement naïfs, La petite évasion est une oeuvre agréable, bien que très courte, qui saura enseigner l’importance de la différence, et le fait que malgré ces disparitions, en quelque sorte, entre divers individus, tous peuvent être heureux et être « utiles » à la société en général. Les adultes n’y trouveront peut-être pas entière satisfaction, mais pour les jeunes comme pour leurs parents, cette BD sera bien utile.