La cybercriminalité a connu une année faste, en 2021, alors que l’argent récupéré par les bandits du numérique a atteint un record de 6,9 milliards de dollars américains, en hausse de 164 % par rapport à l’année précédente.
Ces données sont présentées par l’entreprise TradingPlatforms, qui soutient que les profits mal acquis de l’année 2021 représentent un bon de 2,7 milliards des sommes volées en 2020.
Selon Edith Reads, experte en finance pour la compagnie, « internet, avec ses vastes ressources et sa facilité d’accès, fait en sorte que les fraudeurs n’ont pas vraiment de difficulté pour lancer leurs activités. Aujourd’hui, c’est devenu un terrain de jeu où les réseaux criminels mènent leurs activités sans se retenir ».
Toujours au dire de Mme Reads, l’accélération de l’interconnectivité vient réduire la distance entre les criminels et leurs victimes. Elle juge que « les criminels numériques, de nos jours, sont des personnes sophistiquées qui utilisent des méthodes très subtiles pour voler des données personnes. Une partie de leur stratégie tourne autour du fait de profiter des mauvaises pratiques en matière de gestion des mots de passe pour s’introduire dans le monde des utilisateurs malchanceux ».
De leur côté, les chercheurs de TradingPlatforms disent avoir constaté que les attaques de hameçonnage, lors desquelles des pirates tentent de se faire passer pour une entreprise, ou encore un ministère, pour inciter les utilisateurs à entrer leurs données personnes (y compris leurs informations de connexion), demeurent les plus populaires, avec des gains qui auraient atteint 2,4 milliards l’an dernier, un record.
En deuxième position de ce triste palmarès, on trouve les fraudes romantiques, où les criminels tenteront de nouer des liens affectifs avec leurs victimes pour ensuite leur proposer des options d’investissement, ou encore carrément leur réclamer de l’argent. Quelque 956 millions auraient ainsi changé de mains de cette façon.
Quant aux attaques au rançongiciel, où une partie ou l’ensemble du contenu d’un ordinateur ou d’un serveur est bloqué par un bandit qui réclame un certain montant, généralement en cryptomonnaie, pour déverrouiller les fichiers « pris en otage », ils auraient rapporté « à peine » 50 millions de dollars, contre environ 350 millions pour des fraudeurs se faisant passer pour des techniciens spécialisés en soutien informatique.
Dans cette série de crimes numériques, les plus jeunes internautes sont ceux qui s’en tirent le mieux; généralement plus au fait du fonctionnement des technologies, et surtout mis en garde contre les arnaqueurs de tout poil, les moins de 20 ans sont ceux qui ont été le moins victimes de cette criminalité en ligne, avec des pertes avoisinant uniquement les 101 millions de dollars.
Sans grande surprise, ce sont les personnes âgées qui ont été fraudées en plus grande proportion, pour un total de 1,68 milliard, ou encore environ le quart de l’ensemble des sommes dérobées par les filous du web, indique encore la note d’information de TradingPlatforms.