Une ville, c’est un endroit où l’on se déplace, où l’on travaille, et où l’on consomme, mais c’est aussi – et surtout! – un milieu de vie. Fort heureusement, non seulement des spécialistes s’intéressent de plus en plus à l’impact de l’aménagement urbain sur la santé physique et mentale, mais cette réflexion a fait son chemin jusque chez Savoir média, qui propose Ma ville aux rayons X.
Présentée par nul autre qu’Olivier Niquet, anciennement de La soirée est encore jeune, mais également urbaniste de formation, la série se décline en six épisodes tous axés sur des pistes de solution pour des résidents souffrant de divers problèmes, qu’il s’agisse d’un homme se remettant d’un problème cardiaque, d’une femme souffrant d’un TDAH, ou encore d’une adolescente cherchant à contrôler son poids, entre autres exemples.
« C’est Urbania qui m’a approché, c’était un projet qu’ils avaient lancé avec l’organisme Ça marche Doc!, à Québec. Urbania savait que j’avais étudié là-dedans, et que c’était quelque chose qui m’intéressait beaucoup », mentionne Olivier Niquet, au bout du fil.
Ce dernier précise d’ailleurs avoir accepté l’offre « immédiatement », tout en précisant qu’il « n’est pas un animateur… Si on m’avait proposé de parler des oiseaux migrateurs, j’aurais probablement dit non, mais comme c’était un sujet que je connaissais et qui m’intéresse, alors je me suis dit que ce serait un bon fit« .
Au fil des épisodes, un triste constat s’impose : les villes du Québec sont mal conçues. Très largement articulée autour de l’automobile, la vie citadine (et c’est généralement pire à la campagne) peut non seulement être bruyante, sale et coûteuse, elle s’avère également être parfois carrément dangereuse. Après tout, on aura beau encourager les transports actifs, qui voudrait traverser un boulevard à six voies, ou encore pédaler « dans le trafic », en risquant de se faire frapper, ou de simplement avaler une grande quantité de gaz d’échappement?
Cette réalité, Olivier Niquet la connaissait déjà. Normal, dit-il, après des études dans le domaine.
« Je note quand même que maintenant, les municipalités sont plus ouvertes et sensibilisées à l’importance des aménagements qui ont un impact sur la vie des gens, ce qui n’était peut-être pas le cas avant, et même quand moi, j’ai étudié en urbanisme, je ne me souviens pas que l’ont ait fait ce lien direct entre les aménagements et la santé… Même si on parlait beaucoup d’environnement, on ne se rendait peut-être pas jusqu’à la santé des gens », ajoute M. Niquet.
De bons côtés, à travers le béton
D’ailleurs, de belles surprises, il y en a, dans ces six épisodes : des parcs un peu cachés, mais tout à fait accessibles, des zones de calme en plein quartier d’Hochelaga-Maisonneuve, des élus et des responsables municipaux qui voient enfin la lumière et construisent des réseaux de pistes cyclables, etc.
« Il y a même des politiciens de la vieille garde, que j’ai rencontrés pendant les tournages, qui étaient assez ouverts par rapport à ces enjeux », poursuit Olivier Niquet. « Je ne sais pas s’ils me disaient ça parce qu’ils étaient devant la caméra, mais j’ai compris qu’il y avait une volonté d’améliorer les choses. »
Bien entendu, il faudra en faire davantage pour transformer les villes. Toutefois, plutôt que de s’attaquer au problème de l’aménagement urbain sur le plan macro, en rêvant de grands réseaux de transport collectif et d’échangeurs démolis, Ma ville aux rayons X adopte l’approche inverse, en se tournant vers des individus, qui vivent chacun leur existence particulière, avec des problèmes personnels à résoudre en lien avec leur quartier.
D’ailleurs, comme l’indique M. Niquet, s’attaquer au problème de l’aménagement urbain, et contribuer à régler quantité de problèmes de santé du même coup, peut débuter avec des gestes en apparence aussi anodins que de planter un arbre.
Maintenant que la série est en ligne, est-il venu le temps d’aller la faire écouter aux élus municipaux, aux maires de Montréal, de Québec et d’ailleurs, pour les convaincre d’agir? « Je préférerais la faire écouter aux citoyens », rétorque Olivier Niquet, avant d’ajouter qu’à Montréal et Québec, « Valérie Plante et Bruno Marchand doivent déjà connaître ces liens et l’importance des aménagements urbains… tout comme bien d’autres nouveaux dirigeants municipaux ».
La balle est donc dans le camp du citadin lambda, histoire de comprendre que pour vivre dans une ville plus agréable pour tous, encore faut-il connaître la source des problèmes.
L’ensemble des épisodes de la série est disponible sur le site web de Savoir média.