Les toits verts sont devenus courants à Portland, dans l’État américain de l’Oregon, comme ailleurs aux États-Unis et dans le monde. Une nouvelle étude du Reed College s’est intéressée aux avantages de ces toits végétalisés, et combien les résidents de cette ville de la côte ouest sont prêts à payer pour en multiplier le nombre à travers la municipalité.
« Plusieurs pays du monde investissent des ressources publiques importantes pour réduire l’impact du ruissellement des eaux », explique Amy Ando, professeure d’économie agricole et des consommateurs, et coautrice de l’étude. « Les toits verts (avec une couche de sol où s’enracinent des plantes, NDLR) font partie de cette solution parce qu’ils absorbent une partie de la pluie qui finirait autrement sa course dans les réseaux d’égouts. Le fait de connaître les avantages des toits verts est important pour la mise en place de politiques publiques efficaces. »
Les travaux se penchent sur le prix que les citoyens seraient prêts à accepter pour des avantages incluant une réduction du nombre de cas de débordement des égouts, une diminution des effets d’îlots de chaleur, et la présence accrue d’insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons. Comme dans plusieurs autres villes, les fortes pluies tombant sur Portland peuvent rapidement dépasser les capacités des vieux systèmes d’égouts et mener à des inondations, ce qui nuit à la qualité de l’eau, en plus d’affecter les réseaux de transport et les propriétés immobilières.
« Bien que les débordements des égouts aient diminué de façon importante, à Portland, après une modernisation importante du réseau, ils se produisent toujours », mentionne Noelwah Netusil, le principal auteur des travaux. « Nos conclusions démontrent que les répondants à notre sondage accordent la plus grande importance à la réduction encore plus poussée des débordements, et son prêts à offrir du financement supplémentaire pour ce faire. »
Depuis 2018, Portland exige de tous les nouveaux bâtiments construits dans le centre-ville, avec une superficie de plus de 1858 mètres carrés, qu’ils possèdent un toit vert couvrant l’ensemble de la surface, à l’exception des possibles panneaux solaires et pistes d’évacuation, histoire de protéger encore mieux la ville contre les inondations. La plupart de ces toits verts sont concentrés dans le centre-ville, justement, avec une surface totale de plus de 130 000 mètres carrés.
Dans le cadre du coup de sonde, les répondants se sont dits prêts à débourser 442,40 $ US par foyer pour réduire de trois le nombre de débordements des égouts, réduire les températures estivales de plus d’un degré Fahrenheit, et accroître le nombre d’insectes pollinisateurs de 150 %, entre autres résultats.
Les participants déjà au fait des composantes et de l’impact des toits verts étaient sans surprise davantage favorables à leur installation sur des bâtiments, mais les gens qui n’y connaissaient presque rien ou rien du tout étaient également favorables à ce type d’amélioration. Par ailleurs, les répondants étaient plus en faveur d’une répartition plus équitable de ces toits à travers la ville, plutôt que de les concentrer au centre-ville.