Il est parfois bon de savoir qu’à notre époque remplie d’incertitudes, certaines choses ne changent pas: il faut payer ses impôts, la mort viendra un jour nous chercher, et Michael Bay continuera à faire des films dégoulinants d’action, de violence et de grosses bagnoles. Ambulance, le plus récent exemple en date, ne fait pas exception à la règle.
Pour couvrir les frais d’opération de sa femme, qui souffre d’un cancer, Will décide d’accepter l’offre de son frère Danny, et s’embarque dans le braquage d’une banque. Montant du magot potentiel? Quelque 32 millions de dollars. Mais sans trop de surprise, l’affaire tourne au vinaigre, et Will et Danny finissent par prendre la fuite à bord d’une ambulance qui devait transporter un policier blessé lors du vol de banque, et dans laquelle se trouve aussi une technicienne paramédicale.
L’essentiel du film est donc une course poursuite entre des criminels qui ne veulent pas prendre le risque de tuer le policier blessé se trouvant avec eux, et probablement des centaines d’agents du LAPD et du FBI qui ne veulent qu’une chose, c’est de coincer ceux qui menacent la vie de l’un des leurs.
Pendant deux heures, ce ne sont que scènes d’action, bruits de bagnoles lancées à toute vitesse sur la toile d’araignée en béton qu’est le réseau routier de Los Angeles, et plans serrés sur les divers personnages pour bien montrer que l’heure est grave. Et force est d’admettre que ça marche… du moins, en partie.
Sur le plan technique, le film est largement un sans faute. Outre les plans plus traditionnels, et la coordination du ballet de plusieurs dizaines de véhicules, y compris la fameuse ambulance, mais aussi des hélicoptères, Michael Bay a ajouté des drones à son arsenal, drones qui permettent d’effectuer des prises de vue saisissantes, et qui auraient été fort probablement impossibles avec des équipements conventionnels.
Impossible, non plus, de ne pas s’accrocher à cette histoire qui prend peu à peu une ampleur insoupçonnée, et qui, malgré sa démesure, ou plutôt carrément grâce à elle, donne l’impression d’être installés à bord d’un wagon lancé sur les pentes escarpées d’une montagne russe.
Cela étant dit, et malgré toutes les prouesses techniques, Ambulance demeure un film de Michael Bay; on ne viendra pas y chercher une profondeur de scénario, mais plutôt une bonne dose d’adrénaline. De fait, durant les moments, notamment au début et à la fin du film, où le spectateur ne circule pas à toute allure dans ladite ambulance ou avec les policiers, le long-métrage perd une bonne partie de sa crédibilité. Les motivations des personnages tiennent souvent du cliché, et on se prend à lever fréquemment les yeux au ciel devant les inepties proférées par les acteurs.
Ultimement, Ambulance tient de la crème glacée, ou du gros sac de popcorn: le goût peut être satisfaisant, sur le coup, mais impossible de nier que l’ensemble n’est formé que de calories vides qui seront bien rapidement oubliées. De fait, entre Transformers, Bad Boys ou n’importe quel autre film de Michael Bay, le principe est le même, et le plaisir de courte durée est à l’avenant.