Les résidents de l’Atlantique ont des raisons de s’inquiéter: les anomalies des saisons des ouragans 2017-2020 vont se répéter, et les communautés qui ont l’habitude d’être les plus vulnérables sont loin d’y être préparées.
Une étude parue le 13 avril dans la revue Weather and Climate Dynamics renforce la conviction déjà bien établie à l’effet que les ouragans de l’Atlantique seront plus menaçants pour les communautés côtières: alimentés par une température plus chaude à la surface de l’eau, ils seront plus puissants et occasionneront plus de dégâts quand ils frapperont la côte, que ce soit celle du sud-est des États-Unis (Floride, Carolines, etc.) ou celle du golfe du Mexique. Et ils perdront moins vite de leur puissance après avoir frappé la côte —autrement dit, ils resteront plus longtemps stationnés au-dessus des terres.
Le réchauffement des 40 dernières années, à lui seul, a doublé le risque de voir se produire une « saison extrême » comme celle de 2020, écrivent les trois chercheurs, sous la direction de l’Allemand Peter Pfleiderer, du groupe Climate Analytics.
Autrement dit, bien que « la circulation atmosphérique saisonnière » demeure le facteur dominant expliquant les variations été-hiver des tempêtes océaniques, les données pointent vers une corrélation entre la hausse de la température à la surface de l’océan et une hausse du nombre « d’événements extrêmes » par saison.
2020 a été l’année du plus grand nombre d’ouragans depuis que de telles données sont récoltées: 7 ouragans majeurs, 11 systèmes dépressionnaires qui ont touché les États-Unis, et une dépression subtropicale qui s’est même rendue jusqu’au Portugal. La saison des ouragans a également commencé plus tôt qu’à l’habitude au cours des 5 dernières années. Selon l’agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA), chaque degré Celsius de plus aurait le potentiel d’allonger de 40 jours la saison des ouragans.
Si on parle dans cette étude des communautés du continent, le même groupe Climate Analytics s’était toutefois intéressé en 2019 aux îles des Antilles: à ce moment, on estimait qu’en 20 ans, les dégâts causés par les tempêtes majeures avaient représenté des pertes moyennes de 3,7 % du PNB par année pour les États insulaires de la région. Pour ces États, la saison la plus coûteuse avait été celle de 2017, lorsque l’île de la Barbade avait vu plus de 90% de ses édifices être détruits, obligeant l’évacuation de l’île pour la première fois en trois siècles.