Le second tour de l’élection présidentielle française se tiendra dimanche. Il devra déterminer qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen sortira vainqueur. D’un côté comme de l’autre, on appelle au « barrage » de son concurrent.
Au soir du premier tour de l’élection présidentielle française, le 10 avril, le duel Macron/Le Pen (27,8 % des voix contre 23,1 %), pressenti depuis plusieurs mois, était lancé. Un affrontement qui avait déjà eu lieu cinq ans plus tôt.
Rapidement, les candidats sortants se sont exprimés en faveur d’Emmanuel Macron, comme la socialiste Anne Hidalgo qui a invité ses électeurs à « voter contre l’extrême droite » représentée par Marine Le Pen.
De même pour l’écologiste Yannick Jadot : « J’invite les électeurs écologistes à faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron. » Ou le candidat communiste Fabien Roussel : « Je ne permettrai jamais que Marine Le Pen prenne le pouvoir. Jamais nous ne banaliserons l’extrême droite et ses idées. »
Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e au premier tour avec 22 % des voix, estimait également que « pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen » (sans pour autant inciter ses électeurs à voter en faveur d’Emmanuel Macron). De même pour la candidate de droite Valérie Pécresse, dont le vote personnel se portera sur le président sortant pour « empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait ».
Emmanuel Macron s’est également exprimé dans ce sens à l’égard de ceux qui n’ont pas voté pour lui au premier tour : « Je veux les convaincre, dans les jours à venir, que notre projet répond bien plus solidement que celui de l’extrême droite à leurs peurs et aux défis du temps. »
Dans la rue, des dizaines de manifestations ont été organisées « contre l’extrême droite et ses idées ». Le 16 avril, Le Journal du Dimanche publiait une tribune signée par 1000 professionnels de la santé pour faire barrage à l’extrême droite.
Cependant, le « front républicain », qui avait réuni les Français contre Jean-Marie Le Pen il y a quasiment 20 ans jour pour jour au second tour de l’élection de 2002, n’est plus ce qu’il était. Certains ne veulent plus se déplacer pour « voter contre », d’autres choisiront l’abstention, las de la politique menée par Emmanuel Macron. Sur les réseaux sociaux, on dit ne pas vouloir choisir « entre la peste et le choléra ».
Une faille dans laquelle Marine Le Pen s’est engouffrée. « Si les Français ont à faire barrage, c’est au retour d’Emmanuel Macron! » lançait-elle lors de son premier meeting d’entre-deux-tours. « Il faut faire barrage à l’effondrement du pouvoir d’achat des Français, faire barrage au matraquage fiscal, faire barrage à la retraite à 64 ou 65 ans, faire barrage au laxisme judicaire […], faire barrage à une immigration qui met en péril l’équilibre de nos systèmes sociaux […], faire barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale et déconstruction nationale. »
C’est peut-être là dernier levier pour la candidate du Rassemblement national créditée à 43,5 % des intentions de vote, derrière Emmanuel Macron à 56,5 %, selon le sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd’hui en France, publié mercredi 20 avril. Rendez-vous dimanche, à 14h, heure avancée de l’est pour les premières estimations.