Même s’il ne possède pas le même niveau de finition qu’un titre triple A, Elex II améliore plusieurs aspects de son expérience par rapport au premier volet, et le titre a définitivement tout pour plaire aux inconditionnels des jeux de rôle.
Elex II prend place six ans après les événements du premier titre. On y incarne toujours Jax, qui est maintenant le père d’un garçon nommé Dex. Un beau jour, sans crier gare, les Skyands, une race extraterrestre belliqueuse, débarque sur Magalan, et leurs intentions ne sont clairement pas amicales. À l’aide d’Elex noir, une nouvelle variété du fameux minerai ayant donné son nom au jeu, ils se mettent à modifier drastiquement la flore et la faune de la planète. Mordu par l’un des chiens de guerre de l’envahisseur, Jax est infecté, et doit rapidement trouver un remède avant d’être transformé à son tour. Approché par un de ses anciens ennemis, Il se retrouve alors à la tête de la Sixième puissance, un groupe dépareillé de guerriers, et une fois de plus, le héros devra tenter d’unir les différentes factions afin de faire face à cette nouvelle menace.
Même si ça ne constitue pas un prérequis, ceux et celles qui ont joué au premier Elex apprécieront davantage ce second opus de la franchise, puisqu’on y croise plusieurs visages familiers, et qu’il est fort intéressant de voir tout le chemin parcouru par la société de Magalan en l’espace de six années. Les quatre factions présentes dans le jeu original sont de retour (soit les Albes, les Berserkers, les Clercs et les Hors-la-loi), mais une toute nouvelle fait son apparition : les Morkons. Ceux-ci sont des fanatiques religieux se terrant sous la surface, à l’intérieur d’une gigantesque grotte, et vénèrent la mort au point de souhaiter que tous les habitants de la planète disparaissent. La carte du monde est sensiblement de la même taille, mais elle est plus densément peuplée cette fois-ci, et compte beaucoup moins d’espaces vides.
Proposant une expérience classique de RPG, avec des tonnes de quêtes et de butin, ainsi que l’évolution de son personnage selon ses préférences, Elex II est présenté dans une vue à la troisième personne. Si, comme moi, vous appréciez les jeux de rôle délaissant la fantasy en faveur d’un futur dystopique et d’une bonne dose de science-fiction, vous apprécierez le titre. Le mouvement est plus fluide que par le passé. Les batailles sont donc davantage agréables, ce qui produit un jeu un peu moins ardu que le premier, qui était impardonnable, même au niveau de difficulté le plus bas. Le système de combat fonctionne de la même façon. Chaque attaque, esquive ou blocage utilise une certaine quantité de points d’endurance. Il faut donc surveiller sa jauge pour ne pas se retrouver sans défense face à un ennemi lorsqu’elle tombe à zéro.
Assez rapidement dans l’histoire, on est appelé à joindre l’une des cinq factions. Ce n’est pas obligatoire, mais cela facilite grandement l’expérience, puisque chacune donne accès à de l’équipement de meilleure qualité, ainsi qu’à des habiletés qui lui sont propres. Les Berserkers par exemple ont accès à des sorts magiques, comme les Albes, tandis que les Clercs peuvent manier les armes technologiques. Une demi-douzaine de compagnons devient peu à peu disponible pour nous prêter main-forte au fil de l’aventure, et leur aide est fort utile. Il faut la plupart du temps accomplir une quête pour gagner leur confiance, et ceux-ci n’approuvent pas toujours nos décisions, ce qui diminue leur allégeance à notre égard.
Lorsqu’on monte de niveau, on obtient dix points à distribuer parmi cinq attributs (force, constitution, dextérité, intelligence et ruse), ainsi qu’un point à investir dans de nouvelles compétences. Il faut par contre trouver un entraîneur pour nous enseigner le talent que l’on désire acquérir, et avoir assez d’argent en banque pour payer ses services. L’arbre de compétence compte une quarantaine d’habiletés séparées par catégorie, dont le combat (au corps-à-corps, à distance, avec des armes lourdes), la survie (armure, résistance, régénération d’endurance), l’artisanat (crochetage, piratage, fabrication d’armes et de munitions), la personnalité (marchandage, expérience augmentée). C’est sans compter les compétences propres à chaque faction.
L’inventaire, dans Elex II, est illimité. On n‘est donc jamais embarrassé par le poids ou le nombre d’items. C’est peut-être moins réaliste, mais c’est extrêmement pratique dans un jeu contenant une quantité aussi astronomique d’objets à prendre. Armes, armures, matières premières, minéraux, plantes, journaux audio, notes, pierres que l’on peut insérer dans nos armes pour améliorer leurs propriétés, des tonnes d’aliments différents, et tout un bric-à-brac d’objets qui servent de monnaie d’échange auprès des différents marchands, comme des cigarettes, du papier de toilette ou des oursons en peluche, le titre est un pur délice pour les « hoarders » de ce monde, et l’on récolte vraiment une tonne d’articles au fil de nos voyages. Encore une fois, le jeu privilégie l’exploration, et il vaut vraiment la peine de sortir des sentiers battus pour découvrir une foule de quêtes et de personnages intrigants.
Parmi les nouveautés, on trouve maintenant des enfants sur Magalan, ainsi que des ennemis volants, qui ne peuvent être atteints que par des projectiles ou des sorts magiques. On peut aussi ajouter des marqueurs personnalisés sur la carte, afin d’indiquer la position d’un monstre trop difficile pour notre niveau, l’entrée d’une grotte, ou un coffre dont on n’a pas encore la clé, une fonction que tous les RPG devraient adopter. Le jetpack est de retour, et il est maintenant possible de l’améliorer pour augmenter sa portée, sa vitesse, et sa quantité de carburant, ce qui le rend encore plus indispensable. Le jeu est optimisé pour les consoles de nouvelle génération, offrant une résolution de 4K à 60 FPS. Les rendus et graphiques sont manifestement plus beaux, bien qu’ils ne soient pas à la hauteur des parutions modernes. Les textures sont parfois un peu sommaires, et les visages sont vraiment affreux dans certaines cinématiques.
Bien qu’il ait été amélioré de différentes façons sans vraiment modifier les mécaniques du premier opus, Elex II n’est peut-être pas pour tout le monde, mais les inconditionnels des jeux de rôle passeront une soixantaine d’heures agréables à explorer ce monde dystopique.
7.5/10
Elex II
Développeur : Piranha Bytes
Éditeur : THQ Nordic
Plateformes : PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)