Dans quelques jours, le Conseil constitutionnel français devra valider la liste des candidats au premier tour de l’élection présidentielle de 2022. C’est la dernière ligne droite pour ceux qui n’ont pas encore réussi à réunir les 500 parrainages d’élus nécessaires à leur candidature. Un sprint de fin marqué par la guerre initiée par Vladimir Poutine en Ukraine.
Quel casse-tête. Comprendre « la règle des 500 signatures » permettant de valider une candidature à l’élection présidentielle française relève de quelques connaissances en mathématiques. Instaurée en 1962, elle avait pour but premier d’empêcher la multiplication de candidatures « farfelues » au premier tour de l’élection en obligeant les candidats à réunir un certain nombre de parrainages de la part d’élus locaux. Si cette règle a évolué depuis sa création, elle impose aujourd’hui de réunir 500 parrainages d’élus, dans au moins 30 départements différents ou collectivité d’outre-mer et moins d’un dixième des parrainages doivent provenir d’élus du même département ou de la même collectivité d’outre-mer.
Heureusement, en 2022, le ministère de l’Intérieur a dénombré 42 433 parrains potentiels vers qui les candidats ont la possibilité de se tourner avant la date limite fixée au 4 mars. C’est ensuite au tour du Conseil constitutionnel de juger conformes et valables les parrainages.
À quelques jours de l’échéance, 50 candidats potentiels ont été recensés sur le site du Conseil constitutionnel, mais seuls 8 réunissent pour le moment le nombre suffisant de soutiens : Valérie Pécresse (2271), Emmanuel Macron (pas encore officiellement candidat – 1544), Anne Hidalgo (1226), Yannick Jadot (615), Fabien Roussel (593), Jean Lassalle (579), Nathalie Arthaud (562) et Jean-Luc Mélenchon (540). Trois autres candidats les talonnent : Nicolas Dupont-Aignan (457), Éric Zemmour (415) et Marine Le Pen (414). Ils n’ont plus que jusqu’à la fin de la semaine pour réunir les parrainages suffisants s’ils souhaitent valider leur candidature au premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril 2022.
Depuis plusieurs semaines, certains candidats s’inquiètent de cette règle, notamment Marine Le Pen (qui récolterait 16,5 % des voix au premier tour, derrière Emmanuel Macron, selon un sondage Ifop du 25 février), Éric Zemmour (à 15,5 % des intentions de vote), Jean-Luc Mélenchon (qui a finalement pu réunir les 500 signatures) ou Christiane Taubira. La candidate du rassemblement national dénonçait il y a une semaine « une situation démocratiquement terrifiante » tandis qu’Éric Zemmour craignait une élection « illégitime ».