Malgré neuf longs-métrages, des séries télévisées, des dessins animés et des jeux vidéo, l’univers de Star Wars et si riche qu’il reste encore bien des pans à explorer, comme le prouve La Voie du destin, une bande dessinée de Charles Soule et Jesús Saiz.
Les événements de Star Wars: La Voie du destin prennent place immédiatement après L’Empire Contre-Attaque, le second film de la trilogie originale (considéré par la plupart des amateurs comme le meilleur de toute la franchise), et voit les héros fuyant Bespin, la Cité des Nuages, en compagnie d’un Lando Calrissian dont tout le monde se méfie. Congelé dans un bloc de carbonite, Han Solo se trouve entre les mains du chasseur de primes Boba Fett. Venant tout juste d’apprendre que Dark Vador est son père, Luke Skywalker est dévasté, et sa connexion avec la Force vacille. Les troupes de l’Empire ont craqué le code de transmission des rebelles, ce qui leur permet de localiser et de détruire leurs vaisseaux dès que ceux-ci envoient un message. La princesse Léia échafaude donc un plan risqué visant à réactiver une station spatiale localisée au cœur des régions obscures afin de transmettre un signal agissant comme une balise pour regrouper la flotte de l’Alliance, dispersée à travers la galaxie, mais l’heure est grave, alors que la rébellion semble sur le point d’être écrasée une fois pour toutes.
Il manque une certaine période de temps entre la fin de L’Empire Contre-Attaque, alors que le Faucon Millénium fuit la Cité des Nuages, et Le Retour du Jedi, qui s’ouvre sur l’opération pour libérer Han Solo des griffes de Jabba le Hutt, et c’est ce trou entre les deux longs-métrages qu’explore le scénariste Charles Soule avec la série Star Wars: La Voie du destin. Ayant perdu son sabre laser (en même temps que la main qui le tenait) lors du duel avec son père, où Luke Skywalker s’en est-il procuré un autre? Quels gestes Lando Calrissian a-t-il posés pour regagner la confiance de Léia et Chewbacca après sa trahison sur Bespin? Chassés de la planète Hoth suite à une cuisante défaite, comment les rebelles ont-ils réussi à reprendre le combat contre l’Empire? Voilà autant de questions auxquelles répond cette bande dessinée. Faisant aussi référence à la Guerre des clones, ainsi qu’à l’ordre 66 et la purge ayant éliminée la majorité des Jedis, les personnes qui ne sont pas familières avec la franchise de science-fiction risquent d’être un peu confuses, mais les fans quant à eux apprécieront beaucoup cet album.
La bande dessinée possède un avantage net sur le cinéma. En effet, pas besoin d’effets spéciaux compliqués et onéreux pour créer des scènes de science-fiction à grand déploiement, ni pour rajeunir les acteurs et les faire paraître tels qu’ils étaient dans les années 1980, et même si les expressions sur leurs visages sont parfois un peu figées, l’illustrateur Jesús Saiz croque des versions très ressemblantes de Mark Hamill, Carrie Fisher et Billie Dee Williams. L’artiste respecte à la lettre l’esthétique des longs-métrages, de l’intérieur du Faucon Millénium jusqu’aux costumes, et reprend plusieurs lieux iconiques de L’Empire contre-attaque, dont la salle de cryogénisation, ou le tunnel éolien où se déroule la bataille entre Luke et Dark Vador. Publié dans une belle édition à la couverture cartonnée, ce premier tome de La Voie du destin contient les numéros 1 à 6 de la série Star Wars, ainsi qu’un récit tiré du one-shot Empire ascendant, mettant en vedette Kes Dameron et Shara Bey, les parents de Poe Dameron, alors qu’ils construisent une base pour les rebelles sur la planète glacée de Hoth.
Faisant habilement le lien entre L’Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi, la bande dessinée La Voie du destin a tout pour combler les fidèles de Star Wars en attendant le prochain film. Espérons que le second tome de la série expliquera comment la Princesse Léia s’est retrouvée en costume de bain métallique, enchaînée à Jabba le Hutt…
Star Wars – Tome 1 : La Voie du destin, de Charles Soule et Jesús Saiz. Publié aux éditions Panini Comics, 160 pages.