Un produit n’attend pas l’autre, chez Huawei, et comme le goût de l’entreprise pour les produits de luxe (et les prix à l’avenant) est bien connu, il n’est pas surprenant de voir la compagnie chinoise proposer les Freebuds Lipstick, de nouveaux écouteurs sans fil destiné à ceux pour qui l’apparence est tout aussi importante que l’efficacité.
Il n’y a certainement rien de mal à vouloir posséder de beaux objets, et cela, Huawei l’a certainement compris. Après les FreeBuds 4i, efficaces, mais aussi plus discrets, il va sans dire, les Lipstick se remarquent d’abord et avant tout par leur aspect visuel. Comme leur nom l’indique, les écouteurs prennent l’apparence d’un tube de rouge à lèvres. Le boîtier est d’abord d’un noir lustré, et fait son poids en métal.
À l’intérieur, toujours dans la même thématique, le socle dans lequel les écouteurs se rangent, et vont se brancher pour se recharger, est d’une belle couleur cuivrée. Et les écouteurs? D’un rouge carmin puissant. Un peu plus, et il nous prendrait une envie de se refaire une beauté.
Les documents officiels consacrent beaucoup de pages à la beauté de la finition extérieure, et il serait faux d’affirmer que celle-ci est autre chose que franchement réussie. De petits aimants permettent notamment de s’assurer que les écouteurs demeurent bien en place dans leur socle, une fois qu’ils y sont déposés. Idem pour le couvercle, qui se ferme avec un clic plus que satisfaisant.
Un premier problème est toutefois facile à constater, ici: les quatre côtés du couvercle et du boîtier sont presque en tous points identiques, si ce n’est une bande plus plate sur la tranche de la partie du haut, qui correspond à celle de la partie du bas. Il sera essentiel de s’assurer que ces deux bandes sont bel et bien alignées, puisqu’à l’intérieur du couvercle, des espaces bien précis sont alloués aux « têtes » des écouteurs. Tout cela est bien bon, mais si l’on souhaite fermer le couvercle sans nécessairement regarder ce que l’on fait, par exemple si l’on est en train de marcher, il faudra généralement s’y reprendre à plusieurs reprises pour trouver la bonne position.
Le défaut est bien entendu mineur, mais représente peut-être l’aspect fautif de cette quête d’un produit toujours plus stylé, toujours plus audacieux sur le plan du design, jusqu’à ce que l’expérience finale soit moins agréable pour l’utilisateur.
Prenons les écouteurs eux-mêmes, par exemple. Ils sont équipés de senseurs permettant d’utiliser les commandes habituelles via des pressions des doigts, par exemple. Et en installant l’application Huawei Life sur son téléphone intelligent, on peut afficher le niveau de charge, mais aussi contrôler d’autres paramètres, comme l’amoindrissement des bruits ambiants. Il n’y a franchement rien à redire sur ce programme, si ce n’est que sa version la plus à jour n’est pas distribuée sur les boutiques iOS ou Android, par exemple, mais doit être téléchargée et installée via la propre boutique de Huawei. Tout cela est connu, en plus d’être lié à des enjeux géopolitiques qui dépassent le cadre de ce texte.
Non, ce qui accroche, car il y a malheureusement quelque chose qui accroche avec ces nouveaux écouteurs, nonobstant le marketing largement axé autour de la femme, comme s’il fallait évoquer des produits de beauté pour vendre des objets à des consommatrices, ce qui accroche, donc, c’est la forme elle-même des écouteurs.
Huawei a beau assurer, dans ses documents promotionnels, que des spécialistes ont voulu s’assurer d’un confort maximal, les oreilles de ce journaliste sont sans doute trop grandes, ou leur forme ne correspond pas au modèle utilisé lors de la conception des écouteurs.
Le résultat? Des écouteurs qui tiennent dans l’oreille, oui, mais un peu par la peur, avec comme impact que beaucoup de bruit ambiant est aussi capté, en plus de notre conversation téléphonique, ou encore de notre musique. De fait, on aura beau activer tous les systèmes antibruit du monde, il n’en restera pas moins qu’on aura un peu l’impression de porter un casque d’écoute « ouvert ».
Dans une pièce tranquille, cela ne pose pas trop de problèmes. Mais il suffit de se promener à l’extérieur, ou encore de vouloir écouter de la musique dans le transport collectif pour avoir l’impression de vivre une demi-expérience, en quelque sorte. Oh, il sera bien sûr possible d’entendre quelque chose, mais il faudra monter le son, et l’on perdra presque tout espoir d’écouter les notes plus basses et la percussion.
Tout cela est bien dommage, car on sent que les ingénieurs de chez Huawei ont fait leur boulot. Mais sans capacité de bloquer les sons extérieurs, et d’assurer en même temps un meilleur confort, l’expérience est gâchée. Et à un prix de 350 $ pour se procurer ces écouteurs, mieux vaut être certain que ceux-ci sont confortables et s’insèrent bien dans l’oreille.