L’économie canadienne poursuit sa trajectoire inflationniste, l’indice des prix à la consommation ayant connu une hausse de 5,1 %, en janvier de cette année par rapport à 2021, après une croissance de 4,8 % sur un an constatée en décembre. Les prix de l’énergie sont en partie responsables de cette montée jamais constatée depuis une trentaine d’années, mais c’est plutôt du côté du logement qu’il faut chercher la principale explication de cette poussée.
Selon Statistique Canada, « les défis liés à la pandémie de COVID-19 continuent d’exercer une pression sur la chaîne d’approvisionnement, et les prix à la consommation de l’énergie restent élevés. Dans l’ensemble, les Canadiens ont continué de ressentir les répercussions de la hausse des prix des biens et des services, surtout en ce qui concerne le logement, les produits alimentaires et l’essence ».
Dans sa note d’information, l’agence fédérale précise ainsi que les prix des loyers, des appartements et des maisons est le plus grand facteur explication l’augmentation générale des prix. Il en a ainsi coûté 6,2 % plus cher pour se loger en janvier 2022, comparativement à la même période en 2021.
« D’une année à l’autre, les prix des services (+3,4 %) ont augmenté en janvier, et ils ont enregistré une hausse identique à celle de décembre. La hausse des prix des biens (+7,2 %) observée en janvier 2022 a été supérieure à celle de décembre 2021 (+6,8 %), ce qui a contribué à la croissance des prix de l’indice des prix à la consommation », mentionne encore Statistique Canada.
Avec cette poussée de 6,2 % sur un an, les prix de l’habitation n’ont jamais augmenté aussi rapidement depuis février 1990. Cette hausse a surtout été constatée du côté des habitations neuves, avec divers aspects de la vente de tels logis flirtant avec les 14 % d’augmentation. À l’inverse, le coût de l’intérêt hypothécaire a lui reculé de 6,8 % en janvier 2022, par rapport au même mois, l’année précédente. Ce recul n’a toutefois pas été suffisant pour ralentir la croissance des prix sur le marché immobilier.
Statistique Canada ne se prononce pas sur les raisons expliquant cette forte hausse des prix immobiliers, mais il est possible d’avancer l’hypothèse voulant qu’un marché déjà haussier, notamment dans les grandes villes, combiné à l’obligation, pendant plusieurs mois, de demeurer chez soi en raison des fermetures provoquées par la pandémie, a largement poussé des locataires ou des propriétaires à chercher des résidences plus grandes, ou encore plus excentrées, afin de pouvoir effectuer du télétravail tout en profitant de plus grandes maisons, ou encore d’un terrain à la campagne.
Au Québec, les premières vagues de la pandémie ont ainsi provoqué une sorte de ruée vers les campagnes, plusieurs habitants de Montréal, notamment, souhaitant s’installer dans la nature, plutôt que de demeurer coincés dans une métropole où les principaux avantages – restaurants, lieux culturels, etc. – ont été temporairement suspendus.
Plus cher pour se nourrir
Outre le logement, la hausse des prix se répercute aussi sur le panier d’épicerie. Ainsi, « les prix des aliments achetés en magasin ont augmenté à un rythme plus rapide en janvier 2022 (+6,5 %) qu’en décembre 2021 (+5,7 %). Il s’agit de la plus importante hausse annuelle enregistrée depuis mai 2009 », indique Statistique Canada.
« Les hausses des prix du bœuf frais ou surgelé (+13,0 %), du poulet frais ou surgelé (+9,0 %) et du poisson frais ou surgelé (+7,9 %) observées en janvier 2022 ont été supérieures à celles enregistrées en décembre. Les prix de la margarine (+16,5 %) ainsi que ceux des condiments, des épices et des vinaigres (+12,1 %) étaient aussi en hausse par rapport à janvier 2021 », mentionne encore la note d’information.
L’une des explications de ces hausses de prix se trouve du côté des problèmes subis par la chaîne d’approvisionnement, encore une fois en lien avec la forte demande provoquée par la pandémie et les ralentissements imputables à la maladie et aux mesures sanitaires.
Enfin, le prix de l’essence, lui aussi, est en forte hausse, toujours sensiblement pour les mêmes raisons. Entre janvier 2021 et janvier 2022, le prix à la pompe a bondi de 31,7 %. À Montréal, par exemple, l’essence flirte avec un prix de 1,70 $ le litre.