Ils appellent ça un quadruple astéroïde: un astéroïde qui compte à présent trois lunes. Des « lunes » qui ne sont en fait que de gros cailloux faisant entre 1 kilomètre et demi et 6 kilomètres de diamètre. Mais on n’avait jamais, jusqu’à présent, observé une telle chorégraphie autour d’un astéroïde.
Et s’il y en a un, il doit y en avoir d’autres, spéculent déjà les astronomes. Après tout, l’astéroïde en question, Électre, ou « (130) Électre », était connu depuis 1873, et ce n’est qu’en 2003 qu’on lui avait découvert une première lune, puis une deuxième en 2014. D’une forme allongée, il fait 260 km de long —ce qui en fait un gros parmi le million d’astéroïdes connus— et il tourne autour du Soleil en cinq ans, sur une orbite située entre Mars et Jupiter.
La découverte, effectuée grâce au VLT (Very Large Telescope) du Chili, avait été annoncée en novembre sur les forums d’astronomie, et a été officiellement publiée le 8 février par les astrophysiciens Anthony Berdeu, de l’Université de Chulalongkorn, en Thaïlande, Maud Langlois, du Centre d’astrophysique de Lyon et Frédéric Vachier, de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (Sorbonne). Le petit nouveau tourne autour de sa grande soeur en 16 heures, à une distance d’environ 360 km. Il est possible que les trois lunes soient en fait des fragments de leur grande soeur, détachés à la suite d’une collision avec un autre objet céleste.
On recense à présent quelque 150 astéroïdes accompagnés d’une lune. Dont moins de 10 qui en comptent deux. Mais la liste semble vouée à s’allonger et à poser des maux de tête aux astronomes qui tentent de calculer le comportement futur d’ensembles aussi petits et possiblement instables.