Ce jeudi 10 février, l’orchestre I Musici de Montréal et son artiste en résidence, Stéphane Tétreault, étaient fins prêts pour la réouverture des salles de spectacle. Compte tenu des circonstances sanitaires, la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau était relativement bien garnie. Mais si les spectateurs n’étaient pas très nombreux, ils étaient en revanche très enthousiastes.
Deux représentations avaient lieu ce jour-là et nous étions présents à celle de la soirée.
Malgré qu’ils eussent donné une autre représentation cette même journée, on aurait dit que les musiciens n’étaient pas tout à fait réchauffés pour le premier mouvement de la symphonie de Haydn. Le son semblait manquer d’amplitude, on avait une impression de timidité. Cette impression s’est vite envolée avec le deuxième mouvement, l’andante, et elle n’est pas revenue du reste de la soirée.
L’andante justement, nous as permis de bien profiter des couleurs chaudes qui caractérisent habituellement I Musici. Pour celles et ceux qui n’avaient pas encore vu Jean-François Rivest au pupitre de ce grand orchestre, c’était l’occasion de faire la connaissance d’un chef d’envergure, d’une énergie communicative et d’une gestuelle charmante et entraînante.
Le menuetto a été l’occasion pour Rivest d’ouvrir l’écrin d’I Musici et de nous montrer le bijou délicat, mais flamboyant qui se trouve à l’intérieur. La subtilité se disputait avec la finesse dans des pianissimi impressionnants. Ainsi, les quelques hésitations du début ont vite été oubliées.
On ne se le cachera pas, si l’orchestre I Musici de Montréal est toujours en mesure d’attirer les foules, le fait d’avoir Stéphane Tétreault comme tête d’affiche, et encore mieux, comme artiste en résidence, ne peut pas nuire.
Toujours en peu extravagant, Tétreault a livré ce qu’on aime attendre de lui : une performance très inspirée dans le concerto pour violoncelle et orchestre de Haydn. Même dans les moments où la partition le garde en silence, il danse avec l’orchestre tout en berçant amoureusement son magnifique violoncelle. Sa virtuosité n’a d’égal que son émotion.
De l’émotion, il n’a pas été le seul à nous en donner, car le chef Rivest et son orchestre ont livré une performance intense, endiablée et irréprochable avec le Schubert. Ce fut l’occasion de voir briller Julie Triquet, premier violon, et d’apprécier le choix hardi du chef Rivest de livrer cette œuvre dans un tempo rapide qui a tinté le tout d’un sentiment d’urgence… comme l’aurait ressenti une jeune fille face à la mort?
Programme
Joseph Haydn
Symphonie no 59 en la majeur « Le feu »
Concerto pour violoncelle et orchestre no 2 en ré majeur
Franz Schubert
Quatuor La jeune fille et la mort