Il n’y pas de quoi s’alarmer, pour l’instant, de ce « sous-variant » d’Omicron souvent appelé BA.2, et dont on a signalé l’existence dès décembre en Afrique du Sud. Il ne semble pas plus dangereux que son cousin. Mais il pourrait ralentir le rythme de diminution des cas.
On se rappellera qu’Omicron avait surpris les experts lorsque le système de surveillance génomique sud-africain l’avait découvert, le 23 novembre: avec 53 mutations, il se retrouvait dans une catégorie à lui seul parmi les nombreux variants apparus depuis deux ans. Et comme on a pu le voir, certaines de ces mutations lui ont conféré une inquiétante capacité à se multiplier, au point où il a surclassé en quelques semaines ses prédécesseurs.
Dès décembre, lorsque les premières observations ont révélé des virus partageant une trentaine des mêmes mutations qu’Omicron, mais avec une vingtaine de mutations différentes, la question s’est rapidement posée: assistait-on déjà à l’apparition de « sous-variants » d’Omicron encore plus contagieux? On a rapidement vu se distinguer trois «branches »: BA.1, BA.2 et BA.3. Et à la mi-janvier, on a commencé à s’apercevoir que, dans certains pays européens, la proportion des nouveaux cas attribuables à BA.2 augmentait plus vite: jusqu’à 65% au Danemark en date du 27 janvier, selon les estimations de la santé publique, voire 80% selon une étude pré-publiée le 30 janvier.
Si cette dernière estimation s’avère juste (il s’agit d’une étude qui n’a pas été révisée par les pairs), cela pourrait indiquer que le BA.2 est 30% plus contagieux que son prédécesseur. Par contre, rien n’indique qu’il soit plus dangereux: autrement dit, les gens infectés par BA.2 ne sont pas plus souvent malades que les gens infectés par « l’original », BA.1, donc pas plus souvent à l’hôpital. Et rien n’indique non plus que les vaccins sont moins efficaces contre BA.2, ce qui signifierait que les gens les plus à risque sont les non vaccinés.
Si tout cela se confirme, on n’aurait pas à craindre une nouvelle vague d’hospitalisations. Par contre, ça pourrait avoir pour conséquence que la diminution du nombre de cas, qu’on observe actuellement dans plusieurs pays, pourrait être ralentie. C’est une interrogation pour laquelle la réponse devrait venir assez tôt en février.
En date du 28 janvier, la proportion de BA.2 était estimée à 9% en Grande-Bretagne, et à 8% aux États-Unis.