Depuis quelques années, on remarque une multiplication des jeux de société de types escape room, ou jeux d’évasion, où, à l’instar des véritables lieux du genre, il est nécessaire de découvrir des indices pour progresser. Et dans Morte ou vive, cette capacité de résoudre des énigmes sera essentielle pour enfin faire la lumière sur un mystère qui perdure depuis plusieurs années.
Conçu par Jeppe Norsker, publié par Blackrock Games et distribué ici par Asmodee Canada, Morte ou vive est en fait une série de trois épisodes où jusqu’à cinq joueurs devront se mettre dans la peau d’un détective pour tenter de résoudre une intrigue qui s’étale sur 50 indices – qui est aussi le titre de la collection.
Le concept est relativement simple: les cartes se combinent à un site web, auquel on accède avec un téléphone intelligent ou une tablette, pour créer le fil conducteur du jeu. Ces mêmes cartes comportent des illustrations, ainsi que des indices qui sont généralement numérotés. À l’instar d’autres jeux similaires, comme la série Unlock, Morte ou vive pousse les joueurs à faire preuve de logique pour trouver les solutions à de nombreux casse-têtes.
Si l’idée de mener sa propre enquête policière, avec indices, intrigues et revirements de situation à l’appui, est une proposition franchement intéressante – surtout sans avoir à installer plateaux, jetons et autres accessoires sur une surface de jeu –, Morte ou vive souffre justement de certains problèmes inhérents à cette formule. Notamment, les concepteurs des énigmes ont possiblement suivi un chemin inverse lorsqu’est venu le temps d’accomplir leur travail. En devant forcément s’appuyer sur une conclusion déjà connue, ils ont imaginé leurs intrigues en fonction de leur solution. Et tout cela donne malheureusement des énormités, y compris des puzzles qui sont logiques, du point de vue de leurs concepteurs, mais qui sont absolument impénétrables pour ceux et celles qui n’ont pas les informations principales en tête, c’est-à-dire la solution elle-même.
L’ensemble du premier épisode n’est pas comme cela, fort heureusement, mais une série d’étapes de plus en plus complexes, forçant les joueurs à se tourner vers le logiciel en ligne, justement pour obtenir des indices, puis carrément la réponse, a eu raison de l’intérêt de ce journaliste.
Bien sûr, la ligne est mince entre des énigmes corsées, mais qu’il est possible de résoudre, et des casse-têtes si obtus qu’ils provoquent carrément l’abandon d’une enquête, par exemple. Il est probable que d’autres personnes plus déterminées, ou plus imaginatives, s’en tirent à bon compte. Mais il est aussi concevable que dans un contexte d’intérêt plus que marqué pour ce genre de jeux, les créateurs agissent un peu trop rapidement, en oubliant du même coup de s’assurer que leurs jeux de déduction sont véritablement amusants.