Le fait d’attacher des caméras à des enfants a permis de révéler qu’ils sont exposés à 554 marques par jour dans le cadre de démarches de marketing, selon une nouvelle étude de l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande.
Selon Leah Watkins, coresponsable de l’étude et professeure associée au département de marketing, affirme que les travaux mettent de l’avant le besoin urgent de réduire le marketing pour des raisons de santé personnelle et planétaire.
Des caméras automatiques et portatives ont été remises à 90 enfants âgés de 11 à 13 ans, pour offrir un aperçu sans précédent de leur exposition quotidienne à la publicité, et ce, sur une période de deux jours.
L’étude a révélé que les enfants étaient exposés à 514 marques par période quotidienne de 10 heures, ou environ une marque par minute.
La majorité de ces expositions ont eu lieu à l’école (43%), à la maison (30%), et dans des magasins (12%), la plupart du temps sur des étiquettes (46%), via des emballages (22%) et sur des affiches commerciales (13%).
Pour Mme Watkins, les enfants vivent dans un monde hautement commercialisé, un monde qui les bombarde avec des messages favorisant la cons9ommation. Si elle a dit s’attendre à voir des publicités pour des produits moins santé, elle a constaté que leur nombre, comparativement à ceux pour des aliments sains, l’inquiète.
Tout aussi inquiétant, dit-elle, est l’existence de lien entre le statut socio-économique et l’exposition à de la publicité néfaste.
« Tout cela est alarmant, en raison des taux élevés d’impacts négatifs liés à l’obésité, l’alcool et aux jeux à l’argent dans les quartiers pauvres et sous-développés. »
« Cela porte à croire que les messages commerciaux pourraient empirer les inégalités et créer une pression supplémentaire sur les gens qui sont déjà désavantagés », ajoute-t-elle.
Toujours selon Mme Watkins, non seulement les résultats des travaux suscitent des inquiétudes à propos du rôle du marketing dans la promotion de produits directement néfastes pour la santé publique, mais également son rôle dans le fait d’encourager la surconsommation.
« L’une des principales menaces envers la santé de la planète est la surconsommation, et la hausse actuelle et continue de la consommation est impossible à maintenir, à terme », indique-t-elle.
Les Nations unies ont de leur côté demandé à leurs États membres de réduire leurs niveaux de marketing commercial; d’identifier des endroits qui seraient libres de toute publicité, comme les écoles, et s’assurer de la diffusion de messages davantage positifs en matière de vie sociale.
Mme Watkins espère que ses travaux stimuleront des discussions importantes à propos des politiques nécessaires pour atteindre cet objectif pour les futures générations.