Qui n’a pas envie, en ces temps de pandémie, de massacrer quelques centaines de zombies extraterrestres en arpentant les corridors résolument sixties d’un vaisseau spatial à la dérive? The Anacrusis peut combler ce besoin relativement niché, malgré quelques aspérités que l’on peut souhaiter voir être corrigées.
Développé par Stray Bombay, un petit studio indépendant, The Anacrusis est un jeu de tir coopératif regroupant quatre joueurs qui, de niveau en niveau, devront donc progresser à bord d’un gigantesque navire de croisière voyageant dans l’espace. Pourquoi les corridors sont-ils envahis par les monstres? Qui sont les autres personnages qui accompagnent le joueur? Dans sa version actuelle – en mode alpha –, le jeu offre peu ou pas de réponses, et bien honnêtement, ces réponses ne sont pas vraiment nécessaires.
Après tout, il est inutile de tourner autour du pot: The Anacrusis est une version spatiale et rétro de Left 4 Dead, le célèbre jeu de tir coopératif de Valve, qui mettait en vedette un groupe de quatre survivants d’une apocalypse de zombies. Et à l’instar de ce méga classique, ce qui importe le plus, c’est de s’organiser en groupe pour tenter de survivre. Parlant de survie, justement, une poignée d’armes seront mises à la disposition des joueurs, mais aussi des pouvoirs spéciaux, notamment la capacité de repousser temporairement les monstres qui tendent à s’agglutiner autour des personnages humains.
Cela peut s’avérer franchement utile, puisqu’il n’existe pas de possibilités de combattre à mains nues, ou d’empoigner des armes de mêlée. Pour compenser, les joueurs disposent de plusieurs types de grenades, ainsi que de « superpouvoirs », notamment des armes plus efficaces, ou encore des capacités physiques plus développées, par exemple.
Et tout cela sera fortement nécessaire, puisque The Anacrusis n’entend pas à rire. Du moins, pas beaucoup. Les monstres se comptent souvent par dizaines, voire par centaines lorsque les joueurs atteignent la fin d’un épisode, et si l’extraterrestre « de base » ne fait que peu de dégâts, les monstres spécialisés, eux, peuvent terrasser un groupe en quelques minutes, si l’on ne prend pas garde à demeurer vigilants.
Encore une fois, la comparaison avec Left 4 Dead est inévitable: après tout, la Brute d’Anacrusis se substitue au Tank de L4D; le Gooer, qui lance une glu qui immobilise les joueurs, évoque le Boomer… Quant au Smoker de Valve, il est ici remplacé par le Grabber. Seul le Flasher, un monstre qui produit, de façon franchement intéressante, une lumière jaune carrément aveuglante, est véritablement original.
Ceci étant dit, il faut rendre à Anacrusis ce qui lui revient: visuellement, le jeu est franchement réussi, surtout lorsque les environnements un peu répétitifs des grands corridors du vaisseau cèdent la place à d’autres endroits, notamment une grande cour intérieure remplie de verdure. Les costumes des personnages, les armes, les objets… tout est coloré, audacieux… Rien à redire de ce côté.
Là où ça coince, eh bien, c’est qu’à vouloir s’inspirer largement de Left 4 Dead, on sera forcément comparé à Left 4 Dead. L’absence de musique aux moments cruciaux, comme lorsqu’une horde de monstres déferlent sur nos héros, gâche quelque peu la sauce. Les armes manquent quant à elles un peu de oumph, cette impression que nos tirs sont véritablement efficaces. Et si on s’amuse bien, le jeu a aussi un côté répétitif – tuer les monstres, puis atteindre l’ascenseur – qui a légèrement tendance à agacer.
Heureusement, tout cela peut être amélioré. Après tout, le titre ne tombe en accès anticipé que le 13 janvier, et de là à la version « finale », ou du moins à la version pouvant être désignée comme « 1.0 », il peut y avoir bien du chemin à parcourir. De quoi peaufiner, repenser, transformer tout ce qui agace, tout ce qui irrite, pour finir par offrir la meilleure expérience de jeu possible.
The Anacrusis
Développeur et éditeur: Stray Bombay
Plateformes: Windows, Xbox One (testé sur Windows / Steam)
Jeu disponible en français (interface et sous-titres)