Les nouvelles sont mauvaises, sur le continent africain: non seulement l’Organisation mondiale de la santé (OMS) signale-t-elle une hausse de 83 % des cas de COVID-19 rapportés depuis une semaine, mais les Nations unies et l’Union africaine ont également rapporté qu’entre 2019 et 2020, une bonne partie des progrès réalisés depuis l’an 2000 en matière de lutte contre la faim était partie en fumée.
Le nouveau rapport présenté cette semaine appelle à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires du continent, histoire de lutter plus efficacement contre l’aggravation de la faim et de la malnutrition.
Toujours selon ce document, l’an dernier, plus de 281 millions d’Africains étaient sous-alimentés, 46 millions de plus que l’année précédente, et même 89 millions de plus qu’en 2014.
Ainsi, « le nombre de personnes souffrant de la faim en Afrique continue d’augmenter, en raison des conflits, du changement climatique et des ralentissements économiques, notamment ceux qui sont dus à la pandémie de COVID-19 ».
En plus des 346 millions d’Africains en état d’insécurité alimentaire grave, 452 millions d’autres souffrent d’une insécurité alimentaire modérée, pour un total d’environ la moitié de la population du continent. C’est en Afrique centrale (31 %) et en Afrique de l’Est (28 %) que l’on retrouve les plus fortes proportions de la population qui souffre d’insécurité alimentaire. Cependant, depuis 2014 et le début de la dégradation de la situation, c’est en Afrique de l’Ouest que l’on note la progression la plus rapide de la sous-alimentation, avec une croissance du phénomène de l’ordre de 7,1 points de pourcentage.
Les niveaux de la faim varient considérablement d’une sous-région à une autre, soulignent la Commission de l’Union africaine, la Commission des Nations unies pour l’Afrique et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les trois organisations à l’origine du rapport. « Sur le nombre total de sous-alimentés, 125 millions de personnes vivent en Afrique de l’Est (44%). Suivent l’Afrique de l’Ouest (75 millions, ou 27 %), l’Afrique centrale (57 millions, ou 20 %), l’Afrique du Nord (17 millions, ou 6 %) et l’Afrique australe (plus de 6 millions, ou 2,4 %). »
Autre statistique témoignant de l’ampleur du problème de la faim sur le continent, entre 2014 et 2020, la moitié des personnes sous-alimentées étaient africaines. Cette insécurité alimentaire dépend de divers facteurs, dont les conflits, la variabilité des événements climatiques extrêmes, ainsi que les ralentissements et fléchissements économiques, indiquent les diverses agences.
Comment se tirer d’affaire et reprendre le dessus sur la faim? Les auteurs du rapport prônent l’apport, dans l’immédiat, d’une aide humanitaire d’urgence pour les populations touchées, mais aussi, à plus long terme, l’adoption de mesures de protection sociale, en plus d’investir « dans l’agriculture et les secteurs connexes, ainsi que dans les services liés à l’eau, à la santé et à l’éducation ».
La transformation des systèmes agroalimentaires est également fortement suggérée, notamment pour les rendre plus résilients et capables de s’adapter aux événements climatiques extrêmes, entre autres.