Les déclinaisons de Ticket to Ride se suivent et ne se ressemblent pas; enfin, oui, un peu, tout de même. De déclinaison en déclinaison, les concepteurs offrent, ici et là, des nouveautés intéressantes et autant d’idées pour renouveler l’expérience. Et c’est encore vrai avec Scandinavie, une version autonome spécialement conçue pour deux à trois joueurs.
Qui dit Scandinavie dit d’abord thématique hivernale, avec des wagons recouverts de neige et un plateau très largement enseveli sous une couche de blanc, mais aussi une série de villes aux noms qu’il faudra apprendre à prononcer. Après tout, Ticket to Ride a toujours eu l’avantage inattendu de nous faire réviser notre géographie, et cette nouvelle déclinaison ne fait pas exception.
Fondamentalement, bien sûr, le concept est le même: relier diverses villes entre elles à l’aide de wagons de différentes couleurs, afin d’accumuler des points non seulement en réalisant lesdits segments de voies ferrées, mais aussi en accomplissant ce qui est nommé trajet, soit le fait de réellement lier les villes en question. Gare à ne pas voir trop grand, puisque si ces objectifs ne sont pas atteints, les points autrement accordés seront plutôt déduits de notre total.
Parmi les différences notables, la déclinaison scandinave semble être conçue pour se dérouler plus rapidement. Non seulement le jeu à deux joueurs est-il aisé, mais il empêche, par exemple, de construire des voies ferrées parallèles entre deux villes, même si la possibilité existe. Cette règle, réservée aux parties à trois joueurs dans la version de base du titre, est ici adaptée au petit nombre de joueurs, et un trio d’adversaires pourra s’en donner à coeur joie.
Attention, cependant: car s’il est maintenant permis de piger deux locomotives (sortes de cartes passe-partout) d’affilée dans les cartes offertes face visible, celles-ci ne peuvent plus servir dans la construction de tunnels, mais seulement dans la construction de voies ordinaires, ou encore lorsqu’il est question de traversiers, où elles sont en fait obligatoires.
Tout cela est technique, bien entendu – comme l’est la possibilité d’échanger un nombre de n’importe quelle carte contre une locomotive, par exemple –, mais ce sont ces petites différences qui font de cette version scandinave un ajout justifié dans la collection de tout amateur de la série. Il est même possible, bien entendu, de ne s’en tenir qu’à cette nouvelle version, mais ce serait se priver d’un certain plaisir, voire d’un plaisir certain.
Bien réalisé, assez simple, rapide et efficace, Ticket to Ride Scandinavie, distribué au Québec par Asmodee, est un jeu qu’il fait bon ajouter à sa collection. D’autant plus qu’une partie ne nécessitera qu’environ 45 minutes, sans jamais avoir l’impression de s’ennuyer.