L’utilisation des technologies contemporaines de captation du carbone, qui limitent les émissions associées à la production d’hydrogène bleu, pourrait jouer un rôle essentiel dans le succès de cette source d’énergie comme « technologie de transition énergétique », affirment des chercheurs.
Moins cher que l’hydrogène vert, qui est carboneutre, et donc plus adapté pour être employé à grande échelle à court terme, l’hydrogène bleu est produit à partir de gaz naturel, un processus dont les émissions polluantes sont ensuite captées et stockées de façon permanente sous terre.
De récentes études ont toutefois remis en question l’importance de l’hydrogène bleu dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), principalement en raison d’aspects inefficaces du procédé, qui permettent alors l’apparition de fuites de CO2.
Cependant, de nouveaux travaux publiés notamment par des chercheurs de l’Université d’Aberdeen, en Écosse, et dirigés par l’Institut Paul Scherrer, en Suisse, et l’Université Heriot-Watt, ont permis d’identifier plusieurs facteurs d’importance liés à ces fuites nocives.
De façon plus importante encore, écrivent les chercheurs, l’étude a aussi démontré que l’utilisation des méthodes contemporaines de captation et de stockage du carbone peut jouer un rôle essentiel dans la diminution des risques de fuites.
Selon le professeur Russell McKenna, « l’hydrogène est largement vu comme l’un des piliers d’un système énergétique durable, et s’il est produit de façon non polluante, il représente une option hautement versatile pour stocker l’énergie à long terme, avec une variété d’utilisations à travers le système économique ».
« L’objectif ultime est d’utiliser de l’hydrogène vert, produit à partir de l’électricité renouvelable via l’électrolyse, mais cela est actuellement particulièrement dispendieux. L’hydrogène bleu a été identifié comme une technologie potentielle permettant de faire le pont, jusqu’à ce que la production d’hydrogène vert puisse être suffisamment accrue, et que les prix baissent. Il y a toutefois toujours certaines questions à propos de l’impact environnemental, en plus de la nécessité de déterminer si les émissions associées à la production de ce gaz viennent annuler les avantages en matière de pollution. »
Toujours selon M. McKenna, « ce que cette étude a démontré, c’est que l’impact environnemental de l’hydrogène bleu dépend de deux aspects clés: l’ampleur des émissions de méthane dans la chaîne d’approvisionnement du gaz naturel, par exemple lors du brûlage à la torche, et la capacité de captation du CO2 dans l’usine de production ».