Le médicament de la compagnie Merck contre la COVID, appelé molnupiravir, ne serait finalement efficace qu’à 30 % contre les hospitalisations et les décès. L’annonce originale évoquait 50 %.
L’annonce originale, le 26 octobre, consistait en un simple communiqué de presse, ce qui avait relancé les critiques sur « la science par communiqué de presse »: c’est-à-dire ces annonces optimistes faites par une université ou une compagnie, mais qui contiennent peu d’informations. Les nouveaux chiffres sur le molnupiravir, dévoilés le 26 novembre —en plein congé de l’Action de grâces aux États-Unis— proviennent eux aussi d’un communiqué de presse, mais qui fait état d’une analyse plus détaillée — 1433 patients au lieu de 773.
En termes plus clairs, le taux d’hospitalisation et de décès était de 6,8 % chez ceux qui avaient reçu la pilule, contre 9,7 % chez ceux qui avaient reçu le placebo, soit une « réduction du risque relatif » de 30 %. Un patient est décédé dans le groupe molnupiravir, contre neuf dans le groupe placebo.
L’ensemble des données est à présent entre les mains des analystes de la FDA, l’agence américaine chargée d’approuver les nouveaux médicaments, qui doivent se réunir à ce sujet le 30 novembre. Plusieurs pays en ont déjà réservé des millions de doses.
Une autre pilule, Paxlovid, testée par une autre compagnie, Pfizer, aurait entraîné une réduction des hospitalisations et des décès de 89 % — mais ces chiffres proviennent aussi d’un communiqué émis par la compagnie elle-même.