Vega est le nom d’une constellation visible à l’œil nu dans le ciel nocturne, mais située à rien de moins que 25 années-lumière de notre système solaire. Autant dire que nous n’y aurons jamais accès… Que se passe-t-il dans cette constellation lointaine, sachant que nous sommes si ignorants de la nôtre? C’est peut-être à cette question qu’a voulu répondre Emmanuel Jouthe dans cette chorégraphie intitulée Vega et présentée dans le cadre de Danse-Cité.
Sur la scène silencieuse et blanche de la belle salle du Théâtre rouge du Conservatoire, quatre danseurs, trois femmes et un homme, sont alignés pour former ce qui ressemblerait à l’aiguille d’une montre prête à se mouvoir. Doucement, et dans le sens inverse des aiguilles, l’ensemble se déplace très lentement pour tourner et parcourir un cercle de 360 degrés, puis un autre, puis un autre, de plus en plus vite, de plus en plus irrégulièrement…
Pendant les 60 minutes que dure le spectacle, on voit ces quatre artistes, tourner dans le même sens, mais avec de nombreuses irrégularités, tentant de se rapprocher sans sembler en être capables, se déshabillant ou se déchaussant pour revêtir d’autres accessoires posés sur le sol et repartir, inlassablement dans leur ronde interminable.
Comme toujours en danse contemporaine, les interprétations que peuvent en faire les spectateurs sont multiples et aucune n’est la bonne. Pour ma part, ce ballet presque hypnotisant par sa musique et ses déplacements m’a fait songer à une sorte de big bang situé ailleurs, sur une autre galaxie très éloignée de la terre. Les objets célestes de cet univers inaccessible se satellisent de manière plus ou moins ordonnée et donnent naissance, peu à peu, à diverses créatures possiblement animales et à tout un monde que nous ne connaitrons jamais…
Vega, du 25 au 28 novembre 2021 au Théâtre rouge du Conservatoire
Danse-Cité & Emmanuel Jouthe | Danse Carpe Diem
Avec : Élise Bergeron, Rosie Constant, James Phillips, Marilyne St Sauveur