Trente millions de fumeurs en moins d’ici 2025: selon le plus récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le tabagisme mondial fait état d’une diminution graduelle du nombre de personnes consommant des produits du tabac. Ainsi, de 1,30 milliard de personnes, actuellement, le nombre de fumeurs devrait atteindre 1,27 milliard d’ici le milieu de la décennie.
Toujours au dire de l’OMS, quelque 60 pays sont maintenant en voie d’atteindre l’objectif mondial – et volontaire – d’une baisse de leur nombre de fumeurs de 30 % entre 2010 et 2025, comparativement à 32 pays seulement, il y a deux ans.
« Il est très prometteur de constater que les consommateurs de tabac sont moins nombreux chaque année, et que davantage de pays sont en passe d’atteindre les cibles mondiales », a ainsi déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
« Il reste encore un long chemin à parcourir, et les sociétés productrices de tabac tenteront toujours par tous les moyens de défendre les immenses profits qu’elles accumulent en distribuant leurs marchandises meurtrières. Nous invitons tous les pays à utiliser au mieux les différents outils efficaces à leur disposition pour aider les gens à se sevrer du tabac, et ainsi sauver des vies », a-t-il ajouté.
Rapport en main, l’OMS dit vouloir faire pression sur les pays pour accélérer les mesures visant à combattre le tabagisme. Le tout, dit-on, dans l’objectif de sauver des vies et de lutter contre « l’épidémie du tabagisme ».
Les fumeurs sont effectivement très à risque de développer des maladies et ainsi non seulement risquer d’en traîner des séquelles, voire d’en mourir, mais aussi d’imposer un fardeau important à des systèmes de santé qui, dans les pays en développement, où le tabagisme est généralement plus répandu, sont déjà fragilisés et souvent sous-financés.
« Il ne fait aucun doute que la lutte antitabac porte ses fruits, et nous avons l’obligation morale vis-à-vis de nos populations d’aller résolument de l’avant pour atteindre les objectifs de développement durable », explique le Dr Ruediger Krech, directeur du département de promotion de la santé à l’OMS. « Nous constatons des avancées considérables dans de nombreux pays, et cela est dû à la mise en application des mesures de lutte antitabac relevant de la Convention-cadre de l’OMS. Cette réussite reste néanmoins précaire et nous ne devons pas en rester là. »
Au dire de l’OMS, investir 1,68 $ US par personne, par année, pour favoriser le sevrage du tabac, par exemple sous la forme de services ponctuels comme une ligne téléphonique, « pourrait aider 152 millions de consommateurs du tabac » à écraser définitivement d’ici 2030, ce qui permettrait de sauver des millions de vies, épargnant du même coût des dépenses astronomiques en santé, en plus de favoriser la croissance économique.
L’an dernier, 22,3 % de la population mondiale consommait du tabac sous une forme ou une autre, dont 36,7 % des hommes et 7,8 % des femmes.
Et c’est dans les pays à plus faible revenu que la lutte contre le tabagisme progresse le plus rapidement, souligne l’organisation internationale.