Dans un monde dominé par les expériences multijoueurs en ligne et les jeux de survie n’offrant qu’un bac-à-sable sans vraiment de scénario, Marvel’s Guardian of the Galaxy prouve que les bonnes vieilles campagnes solo ont toujours leur place.
Pour faire une bonne campagne dans un jeu vidéo, il faut une bonne histoire, et c’est le cas de Marvel’s Guardians of the Galaxy, qui s’amorce dans la Zone de quarantaine, un cimetière cosmique d’épaves datant de la guerre et maintenues ensemble par de la nanorésine, un endroit où les Gardiens se sont aventurés dans le but de capturer une dangereuse créature qu’ils pourraient revendre à profit.
Pris dans ce secteur interdit par les Cohortes de Nova, la force de maintien de l’ordre interstellaire, ils se voient imposer une amende s’ils veulent conserver leur vaisseau, le Milano, mais évidemment, le groupe n’a pas l’argent nécessaire. Ils décident alors de vendre Groot à Lady Hellbender, une collectionneuse de monstres rares, avec l’intention de libérer leur compagnon une fois la prime touchée, mais évidemment (bis), ce plan foireux ne se passe pas comme prévu, et c’est le début des ennuis pour nos héros.
Basé davantage sur les comics que les deux films de James Gunn, Marvel’s Guardians of the Galaxy est un jeu d’aventure présenté dans une vue à la troisième personne. On y incarne Peter Quill, alias Star-Lord, un Terrien et chef des Gardiens qui dispose de deux puissants pistolets élémentaires pouvant faire des dégâts de glace, de vent, de plasma ou d’électricité, et d’une paire de jet-bottes lui permettant d’esquiver les attaques ennemies, de sauter plus haut ou de franchir des distances respectables en planant. En plus d’offrir des combats très satisfaisants, il y a également plusieurs énigmes à résoudre pour progresser, et pour l’aider dans sa tâche, notre personnage possède aussi une visière spéciale, affichant les différents objets interactifs dispersés à travers les environnements en surbrillance.
Bien que l’on contrôle uniquement Star-Lord, les autres membres des Gardiens, soit Groot, Rocket Racoon, Gamora et Drax, sont quand même de la partie. Ils sont pris en charge la plupart du temps par l’intelligence artificielle, mais en appuyant sur la tranche gauche de la manette, on peut donner des ordres à chacun de nos coéquipiers. Rocket par exemple pirate les machines et lance des bombes, les racines de Groot forment un pont pour atteindre des endroits inaccessibles ou emprisonner les ennemis, Gamora tranche certains obstacles et possède une frappe assassine, et Drax déplace les objets lourds obstruant notre route en plus de lancer des attaques infligeant un chancèlement aux ennemis que l’on affronte.
À force d’utiliser les autres Gardiens lors des combats, on remplit peu à peu la jauge de rassemblement. Quand celle-ci est pleine et qu’on active cette fonction, une discussion s’entame. Il faut alors prêter attention à l’humeur de ses coéquipiers, ce qui s’effectue à l’aide de mots-clés apparaissant à l’écran. S’ils ont l’air abattus, on doit prononcer les bonnes paroles pour les motiver. S’ils sont trop sûrs d’eux ou se disputent, notre réponse doit les recadrer. Lorsqu’on fait le bon choix, toute l’équipe bénéficie d’une augmentation temporaire des dégâts assénés à l’ennemi. Seul Peter Quill obtient le bonus quand on fait le mauvais choix de réponse.
Au fil des combats, on obtient de l’expérience et des points de capacités, servant à débloquer de nouveaux pouvoirs pour Peter Quill ou n’importe quel membre de son équipe. Tout au long de l’aventure, on récolte également des tonnes de composantes utilisées pour acheter l’une des quinze améliorations disponibles, comme une recharge rapide de ses armes, des bonus de santé, la possibilité de faire du vol plané, des points de santé supplémentaires, un super coup de poing, ou une régénération accélérée de son bouclier. En plus d’une variété d’objets à collectionner et de journaux approfondissant l’histoire du jeu, il y a des dizaines de tenues à trouver, qui changent l’habillage de chacun des Gardiens.
Il est plutôt rare qu’on éclate de rire à voix haute en jouant à un jeu vidéo, mais c’est le cas de Marvel’s Guardians of the Galaxy, et les échanges entre les différents membres de l’équipe sont vraiment hilarants. L’humour provient souvent de Drax, qui prend tout ce qu’on lui dit au pied de la lettre. Quand Peter Quill déclare par exemple « Attention, ennemi à midi! », ce dernier répond du tac au tac « L’heure n’a rien à voir avec la situation actuelle ». Durant les dialogues, on est souvent confronté à des choix de réponses multiples. Si ceux-ci ne modifient pas en profondeur le déroulement de l’histoire, ils ont toutefois assez d’influence pour justifier qu’on refasse la campagne une seconde fois, juste pour voir les différents embranchements.
Marvel’s Guardians of the Galaxy est un très beau jeu sur la PS4, même s’il n’y a pas de Ray-tracing ou de résolution en 4K. De l’usure et des trous dans les vêtements en passant par les cheveux ou les poils de Rocket Racoon, les rendus sont magnifiques, et les environnements, comme les ennemis, sont variés et résolument extraterrestres. Le seul problème se trouve du côté des temps de chargement, qui sont assez longs, ce qui constitue un inconvénient mineur pour une expérience tournant rondement sur les consoles de génération précédente. Impossible de passer sous silence sa trame sonore des années 1980, truffée de succès de Billy Idol, Blondie, Simple Minds, Rick Astley, Europe, Wham, Pat Benatar, et j’en passe.
Après l’accueil mitigé qu’a reçu Marvel’s Avengers l’an dernier, plusieurs étaient sceptiques quant à la qualité de Marvels’ Guardians of the Galaxy, mais Square Enix prouve que ces craintes n’étaient pas fondées, en livrant l’un des meilleurs jeux d’aventure de l’année.
8.5/10
Marvel’s Guardians of the Galaxy
Développeur : Eidos Montréal
Éditeur : Square Enix
Plateformes : Nintendo Switch, PlayStation 4 & 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur PS4)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)