Dans Ghostbusters: Afterlife, tout est une affaire de famille, littéralement, alors que le cinéaste Jason Reitman retourne à la franchise à laquelle son père a participé il y a plus de 30 ans, assurant également ici la moitié du scénario.
Exit la folie déjantée, mais fortement incomprise de Paul Feig, alors qu’on retourne aux sources tout en s’assurant à la fois de sortir des sentiers battus et de mettre la table pour relancer la franchise pour de bon, si tout va bien.
Plonger dans un projet aussi personnel inspire décidément Jason Reitman, qui après son mésestimé The Front Runner, un projet à la mise en scène démentielle qu’on a trop rapidement écarté et qui s’avérait être possiblement l’un de ses meilleurs films en carrière, se montre en grande forme à la barre d’une mégaproduction qui ne lésine pas sur les scènes d’action, ce qui est loin d’être son expertise habituelle.
Bien entouré, il retrouve plusieurs de ses collaborateurs habituels comme son directeur photo Eric Steelberg et le compositeur Rob Simonsen, notamment, qui aident grandement à peaufiner avec un soin notable la production.
Côté distribution, on compte aussi sur des poids lourds. La désinvolture et le naturel désarmant de Carrie Coon rafraîchissent chaque scène où elle apparaît alors que Paul Rudd continue de délirer de sa bonhomie signature. Et si Finn Wolfhard ressemble de plus en plus à du sous-Ezra Miller, en plus de paraître quelque peu trop vieux pour l’âge qu’on veut lui attribuer, c’est la toujours excellente McKenna Grace, méconnaissable, qui se montre assez charismatique pour tenir une bonne partie du film sur ses épaules. On peut aussi noter Celeste O’Connor, qui continue de prouver qu’on a quand même hâte de la revoir dans d’autres projets. Inutile, également, de cacher que plusieurs cameo, dont celui de Tracy Letts, se camouflent dans le film et qu’il y a des scènes cachées jusqu’à la toute fin du générique.
On ne réinvente pas la roue côté histoire et on joue constamment la carte de la nostalgie, se rapprochant de ce que J.J. Abrams avait fait avec son sublime Super 8. On part d’une histoire de descendance et d’héritage et on ramène une à une des références que les fans, des plus petits aux plus grands, prendront plaisir à retrouver.
Le hic, toutefois, c’est qu’à trop vouloir plaire et de trop vouloir bien faire, un peu comme si Reitman fils voulait montrer à Reitman père de quoi il était capable pour obtenir sa bénédiction, on se ramasse avec un divertissement potable, bien fait certes (les effets spéciaux sont assez surprenants même), mais quelque peu dénué d’âme et, avouons-le, de prise de risques. D’autant plus qu’en dépassant légèrement les deux heures, on se retrouve avec un long-métrage qui abuse certainement de sa durée.
C’est que l’humour qu’on veut omniprésent est la plupart du temps discutable et que le penchant dramatique, supposément là pour creuser les personnages, ne sert qu’à répéter maladroitement un ou deux faits pour être certain qu’on a bien compris ce qui caractérisait chaque personne. Par exemple, le grand-père était tordu et la petite fille est une nerd introvertie.
On sourit quand même ici et là comme la production est accomplie avec une aisance notable et que tout le monde impliqué semble y être avec un bonheur évident. Sauf que l’entrée en matière tarde à faire montre d’un véritable intérêt et on n’est pas toujours certains que le tout se dirige vers un dénouement qui en vaut nécessairement la peine, plongeant dans les plates-bandes des plus récents Halloween.
On ne gâchera donc pas trop de surprises et on admet qu’une large majorité du public y trouvera son compte. On regrette seulement que l’ensemble ressemble davantage à une lettre d’amour dispendieuse, plutôt que d’un véritable film qui a envie de faire plus que de satisfaire de la manière la plus simpliste possible.
5/10
Ghostbusters: Afterlife prend l’affiche en salles ce vendredi 19 novembre.