Darkest Dungeon, du tentaculaire studio Red Hook: j’ai aimé ce jeu d’un amour interdit, tant pour son ambiance lovecraftienne et ses thématiques de dark fantasy. J’ai capoté sur la performance du narrateur, adoré le système de combat et la gestion des personnages. J’y ai joué plusieurs centaines d’heures.
Je trouve consternant que l’Internet en entier ait décidé de tomber sur la tomate de Darkest Dungeon 2 pour le seul et unique crime de ne pas être Darkest Dungeon. Les deux jeux n’offrent pas la même expérience – d’une longue campagne épique et d’un défi magistral de gestion de héros et de ressources, le deuxième opus nous amène davantage dans une exploration rapide et itérative, d’un blitz à travers les terres désolées avec quatre héros choisis d’emblée et qui devront apprendre à vivre ensemble à travers les périls de la route. Ce sont deux expériences de jeu différentes, et avec un peu de travail, Red Hook pourra amener Darkest Dungeon 2, actuellement en accès anticipé, aux mêmes sommets que le premier titre.
Ce qui a changé
Au lieu de la gestion d’un Hameau et de dizaines de héros, Darkest Dungeon 2 nous propose de gérer quatre personnages qui partageront une calèche. La maintenance se fait maintenant lors des visites dans les auberges, et la gestion de l’inventaire est beaucoup moins conservatrice. Les héros peuvent débloquer de nouvelles capacités en accomplissant des quêtes personnelles, et ces capacités demeurent pour les campagnes ultérieures. Les héros sont uniques dans leur classe de personnage, ce qui en diminue la variété, mais augmente leur unicité.
Au lieu de l’exploration des donjons, on explore différentes routes avec les calèches. Pour l’instant il existe trois biomes, qui déterminent le type d’ennemis rencontrés et les dangers inhérents à la route. Plus simple que les labyrinthes du premier, la route proposera néanmoins des choix d’embranchement qui permettront des privilégier certains types de rencontres à d’autres.
Ce qui demeure
Wayne June est de retour à la narration, et sa performance est à la hauteur de celle du premier opus. Le combat tactique est resté à peu près échangé, excepté que les personnages sont maintenant animés en cell shading, tout en préservant le style visuel du premier, et l’effet est diablement réussi. Le principe de base demeure le même : vous devez tirer le meilleur de situations terribles. Vous allez perdre et périr. Néanmoins, comme les campagnes sont maintenant itératives, les conséquences à long terme d’une défaite sont beaucoup moins punitives, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Le meilleur ajout: les relations
Les héros ont maintenant un compteur de relation individuelle avec chaque autre membre de l’équipe, ce qui signifie que pour 4 héros, on a 6 relations uniques. Au fil des événements, la relation entre deux personnages pourra se modifier pour le meilleur et pour le pire, pouvant culminer dans des conflits dévastateurs ou mener à des amitiés forgées par le feu. Cette mécanique rend chaque campagne unique dans sa dimension narrative et ajoute du relief aux personnages, qui semblent vivre une aventure au lieu de simplement subir ce qui leur arrive.
Et la caravane?
On a beaucoup ridiculisé les segments de jeu où on doit piloter la caravane, une sorte de Gran Turismo qui ne va vraiment pas vite. C’est un peu pépère et ça n’apporte pas grand-chose au gameplay, mais ça n’est pas non plus particulièrement choquant. Disons que c’est un choix de design un peu curieux et c’est à se demander si ça restera dans la sortie complète.
En bref?
Un jeu pas tout à fait à point, mais qui promet de grandes choses. Il ne remplace pas le premier opus, mais le complète à merveille et on peut se permettre d’avoir de grandes attentes.
Darkest Dungeon 2
Développeur et éditeur: Red Hook Studios
Plateforme: Windows (testé sur Epic)