La demande pour le charbon — de loin le plus polluant des carburants — connaît une hausse rapide, et elle peut pour cela dire merci à la reprise économique post-pandémie.
On savait déjà que l’utilisation des carburants fossiles en général — pétrole, gaz, charbon — avait, dès l’hiver dernier, atteint son niveau d’avant le premier confinement de mars 2020 —et ce, à mesure que les transports routiers et les industries avaient redémarré. Aujourd’hui, si la tendance se maintient, les émissions globales de ces carburants pourraient atteindre un record au milieu de 2022.
Mais ce qui avait été sous-estimé, c’était à quel point le charbon serait un carburant en demande dans le cadre de cette reprise. Il faut y voir un témoignage, explique le magazine financier Bloomberg, que les énergies vertes ne sont pas encore au niveau où elles peuvent répondre à la demande mondiale ni même au niveau où, dans plusieurs régions du monde, elles pourraient concurrencer les bas prix du charbon. « En dépit de toutes les promesses et de tous les plans d’énergies vertes, la transition est encore dans son enfance. »
Parmi les exemples: l’Europe, où les véhicules électriques connaissent une croissance rapide, mais qui voit néanmoins les ventes d’essence pour les véhicules augmenter rapidement —au point d’atteindre un sommet de 10 ans dans certains pays. Et c’est encore pire dans des pays du Sud où les choix sont plus limités. Avec pour résultat qu’en 2021, le charbon est sur une trajectoire qui pourrait lui permettre d’atteindre ou de dépasser son record de consommation de 2014, selon les dernières estimations de l’Agence internationale de l’énergie (World Energy Outlook).
Point positif dans la guerre au charbon: l’annonce de la Chine, le mois dernier, qu’elle mettait fin à l’aide au financement de nouvelles centrales au charbon à l’étranger. Mais c’est une décision qui aura un impact sur les émissions de gaz à effet de serre de la planète à long terme, à mesure que les vieilles centrales vont fermer, et non pas dans la prochaine année…