Vingt-cinq ans exactement après la sortie de Space Jam, les studios Warner fusionnent à nouveau le basketball et les personnages de Looney Tunes, avec Space Jam: A New Legacy, disponible depuis la semaine dernière en 4K, Blu-ray et DVD.
En 1996, quatre scénaristes (qui avaient probablement abusé de la drogue) ont eu la très étrange idée de combiner le monde du basketball et celui des dessins animés de Looney Tunes, et étonnamment, le résultat, intitulé Space Jam, devint un classique instantané. Vingt-cinq ans plus tard, Space Jam: A New Legacy remplace le basketballeur Michael Jordan par LeBron James dans cette suite au film culte, mais conserve sensiblement la même formule. Souhaitant que ses enfants prennent sa relève, LeBron les soumet à un entraînement intensif laissant peu de place au plaisir. Le plus jeune de ses deux fils, Dom, a conçu entièrement seul son premier jeu vidéo, et il préférerait s’orienter dans ce domaine plutôt que de vivre dans l’ombre de son père, mais ce dernier ne l’entend pas ainsi, et pour cette raison, leur relation est plutôt tendue.
Lorsque le tout nouvel algorithme des serveurs de Warner, une intelligence artificielle s’étant autobaptisée Al G. Rythm, propose de recentrer l’empire médiatique autour du basketballeur et d’en faire une vedette de cinéma et du divertissement, ce dernier qualifie l’idée de ridicule, ajoutant que « les athlètes ne donnent jamais de bons résultats au grand écran » (ce qui ne l’a pourtant pas empêché de jouer dans Space Jam: A New Legacy, mais bon…). Piqué au vif par cette réaction, l’I.A. le kidnappe et l’envoie dans le monde virtuel, où l’athlète devra gagner une partie de basketball s’il souhaite revoir son fils vivant. Puisqu’il ne peut remporter ce match seul malgré ses talents, LeBron tentera alors de reconstituer le Tune Squad du premier film, et partira à la recherche de Bugs Bunny, Daffy Duck, Elmer Fudd, Sylvestre le chat et les autres.
Si Space Jam: A New Legacy reprend essentiellement le fil conducteur du film original, il se distingue par ses innombrables clins d’œil aux multiples franchises des studios Warner (dont Batman, Harry Potter, The Wizard of Oz, Austin Powers, Rick & Morty, Scooby-Doo, les Gremlins et j’en passe), ce qui lui donne des airs de Ready Player One. En effet, LeBron James devra parcourir le « Serververse », le monde virtuel où sont disséminés les différents personnages des Looney Tunes, afin de recruter les membres de son équipe, ce qui rend le long-métrage plutôt rigolo. À Métropolis par exemple, Daffy Duck est Superman et Porky Jimmy Olsen. Le Road Runner est poursuivi dans le désert par les bolides du plus récent Mad Max. Yosemite Sam remplace Humphrey Bogart dans Casablanca, Speedy Gonzalez évolue dans l’univers de The Matrix, et Lola Bunny tente de joindre les Amazones de Wonder Woman.
La technologie a beaucoup évolué depuis 1996, et les visuels de cette suite sont largement supérieurs à ceux du Space Jam original. La fusion entre vrai film et animation est beaucoup mieux réussie, et en plus d’un LeBron James en dessin animé, le long-métrage livre aussi des versions 3D des personnages classiques de Looney Tunes. Le match de basketball en tant que tel propose une orgie d’effets spéciaux, et compte des dizaines de milliers de spectateurs. Il est d’ailleurs amusant de mettre l’image sur pause afin d’essayer de discerner les visages connus disséminés à travers la foule compacte, parmi lesquels les délinquants de Clockwork Orange, les marcheurs blancs de Game of Thrones, les chevaliers de Monty Python and the Holy Grail, le clown Pennywise de It, Robin ou le Joker, la famille Flintstone et même les extraterrestres du premier film.
S’il n’est pas particulièrement doué pour les scènes plus émotives, LeBron James tire tout de même son épingle du jeu, surtout pour un athlète n’ayant pas de formation dramatique. Il est toutefois secondé par une brochette d’acteurs de talent, à commencer par Don Cheadle, qui incarne Al G. Rythm, la vilaine intelligence artificielle du film. Sonequa Martin-Green (Star Trek: Discovery) interprète son épouse, et Cedric Joe s’avère très naturel dans le rôle de son fils Dom, ce qui n’est pas toujours le cas avec les jeunes comédiens. L’humoriste Sarah Silverman et Steve Yeun (Glenn dans The Walking Dead) font de brèves apparitions, et plusieurs joueurs de basketball connus (Sue Bird, Anthony Davis, Draymond Green, Damian Lillard, Klay Thompson ou Diana Taurasi) tiennent leurs propres rôles au sein du Goon Squad, l’équipe adverse.
La version ultra-haute définition de Space Jam: A New Legacy contient le film sur disque 4K et Blu-ray, et s’accompagne d’un code pour télécharger une copie numérique. On retrouve plus de trente minutes de matériel supplémentaire sur l’édition, dont cinq scènes retirées du montage, et quatre revuettes. Dans la première, le réalisateur Malcom D. Lee, le producteur Ryan Coogler et les acteurs principaux parlent de leur amour pour les personnages de Looney Tunes et du Space Jam original. La seconde s’attarde aux costumes et aux maquillages. La troisième traite des effets par ordinateur, du tournage, principalement effectué devant des écrans verts, et de la combinaison entre images filmées et animation. La dernière est entièrement consacrée à la composition de la trame sonore.
Space Jam: A New Legacy constitue un divertissement agréable qui, bien qu’il soit plus drôle et surtout beaucoup plus spectaculaire que le film dont il est la suite, ne risque toutefois pas de marquer la culture populaire comme le fît Space Jam en 1996.
6.5/10
Space Jam: A New Legacy
Réalisation : Malcom D. Lee
Scénario : Juel Taylor, Tony Rettenmaier, Keenan Coogler, Terence Nance, Jesse Gordon, Celeste Ballard
Avec : LeBron James, Don Cheadle, Cedric Joe, Khris Davis, Sonequa Martin-Green, Ceyair J. Wright et Sarah Silverman
Durée : 115 minutes
Format : UHD (4K, Blu-ray et copie numérique)
Langue : Anglais, français, allemand, espagnol, suédois, norvégien, finnois, danois, hongrois, roumain, hindi