Après avoir exploré l’univers étendu de la franchise à travers des films comme Annabelle: Creation, The Nun, The Curse of La Llorona ou Annabelle Comes Home, The Conjuring nous offre enfin une suite digne de ce nom avec The Devil Made Me Do It, le troisième volet de la série disponible cette semaine en 4K, Blu-ray et DVD.
En 1981, dans la petite ville de Brookfield au Connecticut, Ed et Lorraine Warren participent à l’exorcisme d’un enfant de huit ans nommé David Glatzel. Le rituel ne semble pas donner les résultats escomptés et en désespoir de cause, le copain de la sœur de David, Arne Johnson, invite le démon à prendre le contrôle de son corps et à cesser de tourmenter le garçon.
Quelques jours plus tard, alors que la situation semble revenue à la normale, Arne poignarde à vingt-deux reprises son propriétaire, Bruno Sauls, et se voit accusé de meurtre. Dans l’espoir de lui éviter la peine de mort, son avocate prend le pari risqué de plaider non coupable pour « cause de possession démoniaque », et charge les Warren de trouver des preuves qu’il était bel et bien sous l’influence d’une entité maléfique au moment de commettre le crime. Suite à la découverte d’un totem satanique sous la maison des Glatzel, le couple réalise que le jeune homme a agi sous l’effet d’une malédiction, et ils tenteront dès lors de mettre la main sur la personne responsable, au risque de leur propre vie.
La force de The Conjuring a toujours été de raconter des faits vécus inspirés par les nombreux dossiers sur lesquels Ed et Lorraine Warren ont été impliqués au cours de leur longue carrière, et c’est encore le cas avec The Devil Made Me Do It, qui revient sur la toute première fois que la possession démoniaque a été plaidée dans une Cour américaine. Tandis que le second volet de la franchise était presque un copier/coller du premier film, se contentant seulement de transposer son action en Angleterre, ce nouveau chapitre brasse un peu les cartes, avec une intrigue ne tournant pas autour d’une seule famille et d’un seul lieu, mais s’étalant plutôt du Connecticut au Massachusetts et affectant plusieurs personnes. Le couple d’enquêteurs du paranormal ne sera pas confronté à une entité démoniaque cette fois-ci, mais plutôt à un adversaire bien humain, faisant usage de magie noire. Le long-métrage propose donc une sorte de « whodunit » surnaturel, et aborde au passage la collaboration pas toujours évidente du célèbre couple avec les forces de l’ordre.
Bien que Michael Chaves remplace James Wan derrière la caméra, le cinéaste reprend la même signature visuelle que dans les deux premiers films, avec une réalisation et une direction photo de qualité, à des années-lumière de la série B. The Devil Made Me Do It propose de l’horreur de facture classique, dans la veine des productions des années 1970 comme The Exorcist ou The Amityville Horror, et mise davantage sur une atmosphère oppressante parsemée de manifestations surnaturelles que sur une violence exagérée et des tonnes d’hémoglobine. Patrick Wilson se glisse de nouveau dans la peau d’Ed Warren, mais puisque son personnage est victime d’une crise cardiaque au début du long-métrage et qu’il aura des problèmes de santé tout au long de l’histoire, l’excellente Vera Farmiga, l’interprète de Lorraine, est mise un peu plus de l’avant ici que dans les volets précédents. Le rôle de l’occultiste a été confié à Eugenie Bondurant, qui livre une performance sinistre à souhait.
La version ultra-haute définition de The Conjuring: The Devil Made Me Do It inclut le long-métrage sur disques 4K et Blu-ray, et inclut également un code pour télécharger une copie numérique. Du côté du matériel supplémentaire, on a droit à trois revuettes. Dans la première, le réalisateur, les producteurs et les comédiens principaux parlent de l’adversaire en vedette dans le film, et de la façon dont cette menace distingue cet opus des précédents. Dans la seconde, les vrais Debbie et Arne Johnson se confient sur le meurtre, le procès, et l’aide apportée par les Warren. La troisième se consacre à la reconstitution de l’exorcisme de David Glatzel d’après les enregistrements originaux, ainsi qu’au choix d’embaucher une contorsionniste pour jouer le garçon possédé plutôt que d’avoir recours aux effets spéciaux. On retrouve aussi une version animée et lue par des comédiens du premier numéro de la bande dessinée The Conjuring: The Lovers, publiée par DC Comics.
Ajoutant juste assez de nouveauté à la formule pour le distinguer des deux premiers films tout en conservant les ingrédients ayant fait le succès de la franchise, The Conjuring: The Devil Made Me Do It propose de l’horreur efficace et accessible, et ce troisième chapitre devrait plaire à tous ceux et celle que les enquêtes du célèbre couple passionnent.
7/10
The Conjuring: The Devil Made Me Do It
Réalisation : Michael Chaves
Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick et James Wan (d’après les personnages créés par Chad Hayes)
Avec : Patrick Wilson, Vera Farmiga, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard, John Noble et Eugenie Bondurant
Durée : 112 minutes
Format : UHD (4K, Blu-ray et copie numérique)
Langue : Anglais, français, italien, espagnol et allemand