Première femme à occuper le poste de directrice du département des lettres à l’Université Pembroke, sur la côte est des États-Unis, la professeure Ji-Yoon Kim devra surmonter quantité d’obstacles pour tenter d’éviter l’éclatement de son milieu de travail. Récemment lancée sur Netflix, la minisérie The Chair combine humour et comédie avec des résultats parfois… chambranlants.
En plus d’une faculté qui part à vau-l’eau, avec une crise budgétaire à l’horizon et un manque d’inscriptions, Mme Ji-Yoon (excellente Sandra Oh) doit aussi gérer sa vie amoureuse (ou plutôt l’absence de), sa fille adoptive qui souffre de problèmes comportementaux, ainsi que le clash entre sa vie aux États-Unis et son héritage coréen que son père tente de conserver.
Ajoutez à cela du racisme; une relation amoureuse latente avec l’ancien doyen, un professeur tout aussi populaire que casse-gueule qui fait encore le deuil de sa femme; ainsi qu’une bonne dose de dérives de la culture woke, et vous obtenez un climat franchement explosif qui trouve hélas sa conclusion en seulement six épisodes de 30 minutes.
Le problème fondamental d’une série télé se déroulant dans un contexte académique, c’est que la vie universitaire se déroule généralement très lentement, sur plusieurs semaines, ou encore mois, quand ce n’est pas encore sur des années. Dur, dans ce cas-là, d’offrir de la télévision enlevante et de garder les spectateurs sur le bout de leur siège. Par contre, Netflix a ici choisi l’approche inverse, en jetant le plus de choses possible au visage des téléspectateurs en un minimum de temps. S’agit-il d’une tentative pour éviter que l’on s’ennuie? On se retrouve plutôt avec le sentiment que les choses n’ont que peu d’importance, puisque les problèmes sont généralement soit réglés en quelques instants, ou encore relégués aux calendes grecques.
Pire encore, le fameux « scandale » qui sous-tend l’ensemble de cette minisérie est si cliché qu’il en est risible. Les scénaristes réussissent à présenter toutes les parties impliquées comme étant des ignares, voire des imbéciles.
Bref, on termine le visionnement de The Chair en ayant l’impression que les gens de chez Netflix ont gaspillé ce qui aurait pu avoir le potentiel d’une bonne, voire d’une très bonne série. Qu’est-il arrivé aux séries qui prennent leur temps? Certes, West Wing était parfois un peu trop intello pour son propre bien, mais une oeuvre au long cours ne ferait pas de mal, surtout pas en cette époque de précipitation et d’énervement collectif.