L’idée semblait pourtant bonne: une équipe de clones « défectueux », servant dans l’armée de la République galactique, dans l’univers de Star Wars, et qui vivent diverses aventures avec le même style d’animation – et le même créateur, Dave Filoni, que l’excellente série Clone Wars. Et pourtant, on a l’impression qu’encore une fois, les décideurs de chez Disney se sont assis sur leurs lauriers.
Et non seulement l’idée était bonne, avec ce groupe de « clones » ayant chacun leurs talents et leur personnalité propres, mais le contexte semblait franchement intéressant: la série débute tout juste alors que la République, devenue l’Empire, triomphe des séparatistes en éliminant les jedi au passage. Bref, on fait place nette, et l’histoire de cette période trouble n’avait jamais été racontée autrement qu’à la fin de l’Épisode III, et jamais selon le point de vue d’un clone, un soldat spécialement créé pour se battre pour une République qui n’est plus.
Répression, chambardements politiques, transformations économiques majeures, démobilisation… On se doutait bien qu’il n’allait pas s’agir d’une grande leçon de géopolitique, mais on espérait tout de même que le niveau se maintienne, surtout après une septième saison de Clone Wars tout à fait « adulte », bourrée d’action et particulièrement solide.
Hélas, s’il est bien parfois question de ces enjeux plus centraux, la plupart des 16 épisodes de la première saison de Bad Batch tournent autour du concept de la « mission du jour », avec peu ou pas d’impact sur la trame narrative à long terme. Pire encore, on affuble les soldats de l’escouade d’une jeune Omega, une version féminine (et extrêmement british) des clones qui agit comme l’enfant qu’elle est, à chercher une figure paternelle et à donner une occasion aux autres personnages de procéder à des séances d’explications, autant au bénéfice de la jeune fille que celui d’un public qui n’est peut-être pas autant mordu que les passionnés de Clone Wars, par exemple.
On aurait certainement pu faire sauter la moitié des épisodes de la saison. Et c’est un peu absurde, puisque l’idée d’un membre de l’équipe, profondément loyal à l’Empire et lancé à la poursuite de ses anciens compagnons d’armes, a vraiment du bon et mène aux meilleurs épisodes de l’ensemble.
Le reste du temps, on se tourne un peu les pouces, alors qu’en fait, nos clones semblent chercher à s’occuper. Peut-être est-il encore trop tôt pour rejoindre les premiers rebelles? Ou, du moins, empêcher davantage l’Empire de tourner en rond? Ils en ont pourtant le savoir-faire et les ressources, et l’idée d’une série où des clones mercenaires sèment la pagaille dans une galaxie encore à feu et à sang est franchement intéressante.
Espérons que la deuxième saison sera meilleure, mais s’il s’agit du même rythme que dans Clone Wars, où la série n’était devenue vraiment bonne qu’à la troisième saison, environ, mieux vaut ne pas retenir son souffle…