Un prêtre défroqué. La mort d’une jeune fille adoptée. Un étrange inconnu qui ravive des souvenirs enfouis. Le tout filmé en noir et blanc. Que demander de plus? Présenté dans le cadre du festival Fantasia, The Righteous est un drame qui coche toutes les bonnes cases. Avec juste un peu trop d’émotions exacerbées pour correspondre aux codes du genre.
Réalisé par Mark O’Brien, qui joue également le rôle de cet inconnu mystérieux, le film raconte l’histoire d’Henry Czerny et Mimi Kuzyk, un couple de personnes âgées qui viennent tout juste d’enterrer la petite fille qu’ils avaient adoptée. Czerny, un prêtre qui a quitté l’Église après un drame dont la nature ne sera révélée que bien plus tard, désespère de trouver un sens à son existence. Pressé de passer à autre chose, voire de retrouver la prêtrise, il souhaite plutôt vivre son deuil.
Cela sera cependant impossible, puisqu’O’Brien déboulera dans la vie du couple comme un chien dans un jeu de quilles. Se présentant d’abord comme une personne qui s’est blessée à la cheville en attendant de retrouver ses amis, il se liera peu à peu d’amitié avec le couple.
Sans surprise, l’arrivée de ce jeune homme chez un couple où existe le gigantesque vide créé par la mort d’une enfant servira de béquille émotionnelle, surtout pour la femme, qui voit clairement en O’Brien un nouveau bébé dont il faut prendre soin.
On s’en doutera, toutefois, les apparences sont trompeuses, et ce jeune homme révélera bien des secrets que l’on croyait enfouis.
Film d’horreur psychologique doublé d’un débat sur la nature de la foi, The Righteous installe une atmosphère pesante, oppressante, qui ne permet jamais vraiment de prendre du recul et d’examiner plus précisément la situation dans laquelle se trouvent les personnages.
Tout cela est prévu en ce sens, bien sûr, et le résultat est fort appréciable. Le seul accroc majeur du scénario, en fait, outre la question de la non-existence de Dieu, ce qui fait disparaître tout un pan de l’histoire, tourne autour de la question de l’incapacité du couple à simplement appeler la police, alors que les occasions pour ce faire sont nombreuses, même dès la première scène.
Malgré tout, l’oeuvre est bien tournée, le jeu des acteurs est plus que décent, et le résultat est tout à fait acceptable. Une série de bons points pour ce film de genre.