Dans un monde forcément post-apocalyptique, une poignée de femmes survivent tant bien que mal dans une étrange nature qui recèle un sombre secret: quiconque s’aventure à l’extérieur sans protection court le risque de perdre rapidement la mémoire, et de perdre éventuellement la vie. Voici Glasshouse.
Présenté dans le cadre du festival Fantasia, ce long-métrage sud-africain se déroule dans un contexte particulier. Notons les vêtements, les bâtiments, l’environnement tenant davantage de l’époque victorienne que d’un monde futuriste. Notons aussi cette mystérieuse manie d’assassiner tous les survivants qui parviennent, de peine et de misère, à trouver le chemin de cet ancien magnifique jardin vitré, symbole d’un monde qui n’est plus.
Mais que se passe-t-il ailleurs, au juste? Éventuellement, le film nous révèle qu’outre les trois jeunes femmes et leur mère, il y avait aussi Luca, un jeune homme, qui est justement parti explorer les alentours, mais qui n’est jamais revenu. Se peut-il que l’étranger accueilli et soigné depuis peu par l’une des jeunes occupantes du refuge soit ce Luca, qui aurait alors perdu en partie la mémoire? La crainte de voir ses souvenirs disparaître donne lieu à quantité de mystères, et personne ne semble avoir les bonnes réponses.
S’il peut être facile, lors de la première partie du film, de juger que l’oeuvre de la réalisatrice Kelsey Egan est trop linéaire pour son propre bien, les choses se compliquent heureusement en deuxième moitié, et on se prend rapidement à se demander si l’on nous offre toutes les réponses ou, pire (ou mieux) encore, si l’on ne tente pas de nous induire en erreur.
Le jeu des personnages semble parfois unidimensionnel, mais si vous aviez passé votre vie dans un seul endroit, en obtenant toujours les mêmes informations, en vous faisant répéter les mêmes façons de faire, n’auriez-vous pas tendance, vous aussi, à agir constamment selon les mêmes paramètres, les mêmes facteurs qui guident vos gestes?
Belle découverte, Glasshouse se retrouve à un croisement fort intéressant entre la science-fiction, le fantastique et le mystère. À découvrir, donc, avant que le souvenir ne s’estompe…