Si la pandémie continue de provoquer son lot d’infections au Canada, notamment avec l’arrivée du variant Delta du virus de la COVID-19, l’impact de la maladie sur la mortalité, lui, n’est presque plus perceptible depuis le début de l’année 2021 et la mise en branle de la campagne de vaccination.
Voilà en effet ce qui ressort d’une note d’information publiée mardi par Statistique Canada. De mars 2020 à la mi-mai 2021, l’agence fédérale indique que près de 20 000 décès de plus qu’à l’habitude sont survenus au pays, soit un bond de 6% par rapport aux données habituelles. Depuis l’éclatement de la crise sanitaire, les autorités provinciales et territoriales canadiennes ont signalé 23 050 morts attribuables à la COVID-19.
Ce triste portrait est cependant tempéré par une situation nouvelle: si la surmortalité a été importante au cours de la première et de la deuxième vagues, soit de la mi-mars à juin 2020, et de l’automne de cette même année à la fin de janvier 2021, « aucune surmortalité importante n’a été observée dans les données provisoires sur les décès depuis février 2021 », souligne Statistique Canada.
Un début de crise difficile
« Au cours des premiers mois de la pandémie, de mars à juin 2020, 8620 vies de plus ont été perdues par rapport au nombre de décès attendu. Ce nombre de décès correspond étroitement aux 8525 décès attribuables à la COVID-19 au cours de la même période. Ces décès ont touché de façon disproportionnée les Canadiens de plus de 64 ans, particulièrement au Québec et en Ontario », mentionne l’agence fédérale, en évoquant le lourd bilan de la première vague au pays, notamment dans les CHSLD québécois et leur équivalent ontarien.
Après une accalmie durant l’été, période au cours de laquelle le nombre de cas de contamination a diminué, le nombre de décès supplémentaires est reparti à la hausse à l’automne, à l’occasion de la deuxième vague. Statistique Canada souligne que « de la fin du mois de septembre 2020 jusqu’à la fin de janvier 2021, on a enregistré 10 278 décès au Canada, soit 10% de plus que le nombre de décès attendu. Au cours de la même période, 9540 vies ont été perdues en raison de la COVID-19″.
La note d’information fait aussi état d’une baisse graduelle de l’âge moyen des personnes décédées des suites de la COVID-19. Si celui-ci était de 83 ans tout au long de 2020, il était passé à 76 ans en date de la fin du mois de mars de cette année.
« La diminution disproportionnée du nombre de décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes de plus de 84 ans au cours des premiers mois de 2021 pourrait être due à divers facteurs comme l’administration des vaccins, qui a commencé en décembre et qui ciblait les personnes de ce groupe d’âge. Il est également possible que les personnes qui étaient les plus vulnérables aux effets du virus soient décédées plus tôt dans la pandémie », avance-t-on en guise d’explications.
Et s’il ne semble pas y avoir eu de surmortalité « importante » depuis le début de 2021, Statistique Canada attire l’attention du public sur un phénomène qui pourrait toucher les plus jeunes: une certaine hausse du nombre de décès constatée depuis le début de l’année découlerait notamment « du nombre de décès liés à la consommation et à l’abus d’alcool et de drogues, y compris les intoxications involontaires ainsi que les maladies et les problèmes de santé liés à la consommation d’alcool ».