Un trio de chercheurs de l’Université d’Oxford a découvert que dans les histoires inventées par des enfants, filles ou garçons, les personnages masculins sont plus nombreux que leurs homologues féminins.
Dans leur étude publiée dans Society for Research in Child Development, Yaling Hsaio, Nilanjana Banerji et Kate Nation ont décrit leur analyse de nouvelles écrites par des milliers d’enfants britanniques dans le cadre d’un concours d’écriture de la BBC.
Les travaux ont débuté avec les chercheurs s’interrogeant à propos de la possible influence du genre lorsque des enfants écrivent des histoires. Ils ont obtenu des copies numériques des textes rédigés par des enfants pour le concours de la BBC et les ont analysés pour en dégager des tendances. Pour déterminer si un genre ou l’autre était plus à « risque » d’apparaître dans une histoire d’enfant, les chercheurs ont évalué plus de 100 000 textes en utilisant un logiciel pour compter les noms des personnages.
De façon plus précise, les chercheurs ont utilisé un logiciel pour compter les noms de personnages, en s’appuyant sur les registres des naissances de l’Angleterre et du Pays de Galles pour déterminer si les prénoms étaient masculins ou féminins. Ces prénoms étaient assignés à un genre si au moins 60% de ceux-ci étaient donnés à un garçon ou une fille à la naissance.
Les chercheurs ont découvert que les enfants avaient tendance à écrire principalement à propos de personnages masculins, mais qu’il existait malgré tout certaines différences: les jeunes garçons mettaient des hommes en vedette dans 75% de leurs histoires, et conservaient relativement bien cette proportion en vieillissant. Les jeunes filles agissaient pareillement 70% du temps, mais les choses changent en vieillissant: des personnages féminins apparaissent alors plus souvent. En atteignant l’âge de 13 ans, les autrices en herbe donnaient vie à autant de personnages masculins que féminins.
Pour déterminer pourquoi les personnages masculins étaient si nombreux, les scientifiques ont aussi examiné les personnages apparaissant dans les romans pour enfants écrits par des adultes, de 1813 à nos jours. Ce faisant, ils ont constaté que seulement 38% des personnages étaient féminins, et que cela n’était pas dû à l’influence des plus vieux ouvrages. Les livres contemporains écrits pour les enfants mettent eux aussi en vedette des personnages masculins que des personnages féminins.