Pendant qu’une bonne partie du monde occidental constate un recul de la COVID-19 – malgré l’entêtement de la maladie, notamment sous la forme du variant Delta du virus –, et que les économies développées reprennent lentement leur erre d’aller, les citoyens de bon nombre de ces nations ont maintenant davantage confiance en la solidité des économies nationales. Cette amélioration cache cependant de profonds malaises, y compris au sein du G7, révèle un récent sondage du Pew Research Center.
Selon les résultats de l’enquête, en effet, la perception de la santé économique est au beau fixe en Suède, en Australie, ou aux Pays-Bas, par exemple. Cependant, en Espagne, en Italie, au Japon, en France, en Grèce, en Corée du Sud et aux États-Unis, on juge que l’état de l’économie n’a rien de réjouissant.
De fait, même si les perspectives se sont parfois légèrement améliorées, comme en France, avec un gain de huit points de pourcentage, à peine 26% des répondants jugent que l’économie va bien. La France qui, peu de temps avant la pandémie, était aux prises depuis plus d’un an avec des manifestations régulières de « gilets jaunes », un mouvement d’abord lancé pour protester contre un projet de taxe sur les carburants, considéré comme un affront par bien des membres de la classe moyenne française, et des moins nantis, surtout des habitants des villes de taille moyenne et des petites municipalités.
Ceux-ci estimaient que cette volonté de la présidence Macron allait à l’encontre des besoins des personnes n’ayant bien souvent pas accès aux transports collectifs, et étant déjà pris à la gorge par les taxes, tarifs et autres frais liés au coût de la vie.
Situation similaire, au Japon, où les perspectives sont encore moins bonnes qu’en France, avec seulement 18% d’avis favorables concernant l’économie. La croissance économique est effectivement anémique, au pays du soleil levant, notamment en raison d’une très faible intégration des femmes sur le marché du travail, de l’immigration quasi nulle et de la vieillesse importante de sa population, ce qui entraîne des coûts publics croissants.
Dans l’ensemble des 17 pays sondés, indique le Pew Research Center, 64% des participants estiment que lorsque leurs enfants grandiront, leur situation économique sera pire que la leur. En fait, c’est uniquement à Singapour et en Suède qu’au moins la moitié des sondés jugent que la situation économique de leurs enfants sera meilleure que la leur.
Aux États-Unis, comme au Canada, 68% des participants voient ainsi l’avenir économique d’un mauvais oeil. C’est toutefois chez nos voisins du Sud que l’on trouve davantage d’optimistes: 32% des personnes sondées ont confiance que la situation de leurs enfants s’améliorera, contre 27% ici.
L’effet de la pandémie n’est pas bien loin, non plus: le coup de sonde révèle que les personnes estimant que leur gouvernement a mal géré la crise et ceux qui jugent que l’économie nationale peine à se remettre sur pied, révélant du même coup ses failles, sont davantage portés à soutenir que la situation économique actuelle est mauvaise et qu’elle ira en s’empirant pour la prochaine génération.