Il est impératif de transformer l’industrie canadienne de l’automobile dans son ensemble pour espérer atteindre les cibles environnementales établies par Ottawa, affirme un nouveau rapport du C.D. Howe Institute.
Selon le document, de 70 à 75% des ventes de nouveaux véhicules pour passagers devront n’émettre aucune pollution en date de 2030 pour que les objectifs du gouvernement Trudeau en matière de réduction des émissions polluantes soient respectés.
À l’instar du Directeur parlementaire du budget, qui a procédé à un exercice similaire à la fin juin, c’est-à-dire l’examen des plus récentes propositions environnementales du gouvernement libéral, et qui était parvenu à la conclusion voulant que d’ici 2030, six millions de véhicules de tourisme devraient être remplacés par des modèles sans émissions polluantes – et ce, en plus du retrait déjà prévu en fonction des plans « verts » précédents –, tout en imposant que dès l’an prochain, la moitié des voitures vendues soient sans pollution, et rechargées à l’aide de sources énergétiques propres, les auteurs du rapport de C.D. Howe ont examiné les cibles libérales présentées dans le plus récent budget, ainsi qu’en décembre dernier.
Selon les auteurs du rapport, il faut que les routes canadiennes n’accueillent plus qu’environ 7,7 millions de voitures polluantes, soit un peu moins du tiers du total actuel.
Comme le rappelle le document, le gouvernement Trudeau vise une réduction des émissions polluantes de l’ordre de 213 millions de tonnes de CO2, ou 30% des émissions totales en date de 2018, le tout d’ici 2030. Dans le cadre de ce plan, les émissions du secteur du transport passeraient de 186 mégatonnes, en 2018, à 151 mégatonnes en 2030, un recul de 35 mégatonnes.
L’objectif consiste à diminuer de 41% les émissions de tous les véhicules pouvant transporter des passagers.
Pour y parvenir, les auteurs proposent plusieurs recommandations: une hausse de la concentration en biocarburants, un accroissement annuel de 2,5% de l’efficacité énergétique des véhicules à moteur à combustion interne, ainsi qu’une part de 30% du parc automobile formé de véhicules sans émissions polluantes.
Cela nécessiterait de faire passer ces véhicules de 3,5% à 70% de l’ensemble des véhicules vendus d’ici la fin de la décennie. Et d’ici 2035, mentionne encore le rapport, tous les véhicules seraient sans émissions polluantes. Cette année-là est d’ailleurs celle où Ottawa veut interdire la vente de voitures à essence.
En parallèle, il faut freiner la croissance de la population des véhicules utilitaires sport et des camions légers, qui représentent non seulement une part toujours plus importante du parc automobile national, mais qui sont plus polluants et plus énergivores que les voitures traditionnelles.