Une enquête menée auprès de 241 villes et villages des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent conclut qu’elles pourraient se retrouver avec une facture globale de près de 2 milliards de dollars américains d’ici 2025, rien que pour combattre les dégâts apportés à leurs rives par les changements climatiques.
Au cours des deux dernières années, ces municipalités ont répondu avoir dépensé 873 millions, qu’il s’agisse de réparations à la suite de tempêtes ou d’inondations, ou bien des mesures pour atténuer les futurs dommages.
L’enquête (Coastal Resilience Needs Assessment Survey) a été menée entre mars et mai 2021, sous l’égide de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, un forum qui réunit des villes, villages et juridictions locales de huit États américains et de deux provinces canadiennes, le Québec et l’Ontario.
Dans son communiqué, l’Alliance note que seulement la moitié des répondants intègrent à l’heure actuelle, dans leurs planifications, des stratégies pour anticiper ou s’adapter aux conditions changeantes de leurs rivages. La cause étant généralement un manque d’expertise, de personnel ou de financement.
Lorsqu’on leur demande d’évaluer leur niveau de préparation, un tiers des municipalités disent être « très en retard » dans leurs plans d’action climatique, et parmi ces dernières, une sur quatre dit qu’il ne s’agit pas d’une priorité.
À l’inverse, plus des trois quarts des municipalités qui ont répondu ont dit que la question du niveau des eaux et des inondations était « très importante » dans leurs planifications, mais seulement une sur quatre disait avoir dans son équipe des gens possédant les connaissances nécessaires sur les problèmes côtiers. Comme elle le rappelle elle-même, l’Alliance rassemble, rien que du côté américain, des États qui totalisent 7500 kilomètres de rivages, « presque autant que tous les États bordant l’Atlantique et le Golfe du Mexique ».
Bien que les Grands Lacs aient de tout temps subi d’importantes variations du niveau des eaux — variations elles-mêmes déterminées par la quantité de pluie ou de neige qui tombe pendant une saison dans les cours d’eau d’une partie du continent — des études récentes ont établi que ces conditions semblaient devenir plus imprévisibles, et que le passé n’était donc pas garant de l’avenir.
Les grandes villes comme Chicago ont subi de lourds dégâts ces dernières années à cause des tempêtes. Et c’est sans compter le problème récurrent des algues toxiques dans le lac Érié, qui est causé en partie par les rejets agricoles, et exacerbé par les eaux plus chaudes.