Un mystérieux ordre religieux. Des aventures mêlant Asie et Occident, Moyen-Âge et technologies futuristes, ambition et savoirs ancestraux… Benoist Simmat et Eldo Yoshimizu s’en donnent à coeur joie dans Gamma Draconis, une aventure en format roman graphique qui tient à la fois du manga japonais et de la saga bédéesque à l’européenne.
Publié aux éditions du Lézard noir, l’ouvrage ne cache pas ses liens avec le Japon. Non seulement doit-on lire le tout à la façon japonaise, c’est-à-dire de droite à gauche, sans oublier le fait de « commencer par la fin », l’arrière d’un livre occidental traditionnel, mais on y suit les aventures d’Aiko Moriyama, une jeune Nippone étudiant l’art à Paris qui est aussi une sorte d’agente secrète pour une organisation mystique.
Impliquée malgré elle dans une vaste enquête policière regroupant un gigantesque conglomérat financier et d’étranges attaques occultes passant par les canaux de communication numériques, elle se lancera à la poursuite d’un requin des affaires qui cherche à contacter des entités maléfiques pour faire progresser ses propres visées funestes.
Ce qui étonne, d’abord, c’est ce mélange de décors richement illustrés, y compris de magnifiques bâtiments parisiens et français, et d’action rapide et bondissante à l’instar d’un manga ou d’un anime mettant en vedette des combattants plongés dans une scène d’action.
Ce qui plaît, ensuite, c’est ce qui semble être une volonté de ne pas endormir le lecteur, voire de l’assommer sous des tonnes d’explications et de dialogues ne servant qu’à mettre en place l’histoire. Ce faisant, cependant, on court aussi le risque de ne pas donner suffisamment d’informations, justement, et de faire en sorte que l’on erre entre les pages, sans trop savoir ou aller.
Ici, le délicat équilibre est atteint. Bien sûr, plusieurs questions demeurent sans réponse. Mais l’histoire se tient malgré tout, le rythme est enlevant (mais pas trop rapide), le lecteur se prend à parcourir les pages de plus en plus rapidement, non pas parce qu’il s’ennuie et veut en finir, mais parce qu’il a hâte de connaître la suite. Et suite il y aura, sans doute, puisque rien n’est encore joué.
Après toutes ces péripéties, qui n’aurait pas envie d’en apprendre plus? De voir le Bien triompher du Mal… ou, au contraire, assister à la chute des forces oeuvrant à la défense de l’humanité?
Gamma Draconis, roman graphique de Benoist Simmat et Edo Yoshimizu, publié aux éditions du Lézard noir, 256 pages.