C’est bien connu: qui peut devenir roi doit d’abord se faire charpentier, maçon et… concierge. Non? Ce n’est pas connu? Il fallait le dire aux créateurs de Castle Flipper.
Castle Flipper est, essentiellement, un jeu de construction à la première personne.
Le joueur, dont l’objectif est de poser sur son crâne virtuel une couronne, se retrouve promptement propriétaire d’un petit lopin de terre pour y ériger, initialement, une humble chaumière qui sera le premier jalon d’un royaume à naître.
Mais pour en faire un royaume – ou, dans les faits, une petite ville fortifiée qui se prétendra royaume – il faudra de l’or et des matériaux.
La solution à ce problème est simple et elle constitue l’un des points forts du jeu : un babillard offrant une série de quêtes contre rémunération. Ces quêtes, souvent présentées avec humour, consistent d’une part à bâtir ou à détruire toutes sortes de structures, voire à les rénover, et de l’autre à nettoyer des propriétés bourgeoises saccagées lors de fêtes, de combats, si ce n’est pas lors de vos quêtes précédentes.
Non seulement le joueur est rémunéré, mais les déchets ramassés sont transformés en matériaux (pierre et bois) à utiliser pour bâtir son royaume. Et des déchets, il y en a par centaines.
Sauf qu’une fois les quêtes terminées, force est de constater que Castle Flipper n’a pas grand-chose à offrir à l’exception d’une trame musicale surprenamment agréable, soutenant en douceur l’ambiance médiévale du jeu et s’élevant au-dessus de la moyenne, tous types de jeux confondus.
Flipper… sans « flip » ni dauphin
Malgré son nom, Castle Flipper ne vous demandera pas de bâtir de châteaux, à part le vôtre. Le concept de « flip » immobilier, auquel le titre fait référence, est par ailleurs totalement absent de l’expérience.
Pour devenir roi et ainsi « compléter » le jeu – ce qui permet d’obtenir instantanément une fortune et d’abondantes ressources afin d’achever de bâtir une ville – il faut plutôt se faire bâtisseur de minimaisons et magnat du marché locatif.
Le mandat du futur roi consiste à ériger une dizaine de modestes demeures, selon les exigences de locataires potentiels qui n’ont les moyens de s’offrir que des logements d’une pièce à demi meublés.
Et tous ces locataires sont calamiteux. Ils saccagent régulièrement leur propre demeure, obligeant le joueur à les nettoyer s’il veut toucher leur loyer. Loyer qui doit d’ailleurs être récupéré fréquemment, puisqu’il cesse de s’accumuler une fois qu’il atteint une certaine limite.
Le joueur passe donc une grosse partie de son temps à jouer au concierge dans son propre royaume et force est de constater que cela devient vite agaçant. Interrompre la construction de son palais aux cinq minutes pour aller ramasser des détritus et récolter des loyers n’est pas une source de divertissement.
Côté construction et décoration, les options sont raisonnablement variées, surtout en ce qui concerne les maisons. On constate toutefois un manque de liberté dans la construction des châteaux.
Les quelques types de fondations, de planchers, de murs, ou encore de créneaux disponibles ne sont souvent compatibles qu’avec d’autres pièces spécifiques et c’est bien dommage dans la mesure où cela limite énormément la créativité.
Sans empêcher de bâtir de jolies structures, ces strictes limitations contribuent à rendre Castle Flipper redondant une fois les quêtes terminées.
Ses mécaniques sont suffisamment réussies pour affirmer qu’elles seraient un ajout agréable à un RPG à la première personne à l’exemple d’un Elder Scrolls, mais justifient difficilement qu’un jeu entier leur soit consacré.
4,5/10
Castle Flipper
Développeur : Pyramid Games
Éditeur : Gaming Factory, Ultimate Games
Plateformes : Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Windows (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)