Cette existence est-elle la nôtre? N’y a-t-il pas, plutôt, des forces inconnues à l’oeuvre? Des esprits qui voudraient bien réorienter notre vie pour finalement atteindre un but que nous sommes dans l’incapacité de comprendre? Diffusée en ligne jusqu’au 4 juillet, la pièce L’enclos de Wabush invite à combiner deux vies, l’une très terre à terre et l’autre quasiment magique, dans un grand mélange qui pourrait bien s’avérer explosif.
Wabush n’a pas d’avenir. Ou si peu: l’homme solidement engagé dans la quarantaine est pratiquement un paria, toujours avec le mot qui dérange, le geste de trop, la remise en question des codes et des traditions. Après avoir dénoncé la corruption du chef de sa communauté autochtone, le voilà qui erre, sans véritable but.
Tout cela change, ou plutôt commence à changer, ou plutôt continue de changer, lorsqu’il s’engage, sans doute bien malgré lui, dans un voyage spirituel qui ira de la création de l’univers à sa propre existence, tout au bout d’un fil d’Ariane qu’il faudra s’assurer de ne pas rompre.
Adaptée d’une oeuvre littéraire de Louis-Karl Picard-Sioui, la pièce peut déboussoler certains spectateurs. Les codes narratifs ne sont pas toujours les mêmes, et pour quiconque n’est pas initié à la spiritualité ou aux modes de vie autochtones, la rencontre peut prendre des allures de télescopage.
Cela étant dit, l’idée du théâtre n’est-elle pas de justement favoriser la découverte de nouvelles idées, d’explorer l’inconnu? Notre univers culturel serait bien fade s’il fallait se contenter des mêmes oeuvres, des mêmes concepts, des mêmes idées, des mêmes sentiments et émotions.
Explorons, donc. Explorons, soyons surpris, voire pris de court, ou encore carrément désarçonnés. Et L’enclos de Wabush est un bien bon endroit pour être désarçonné.
À voir!
L’enclos de Wabush, adapté par Alexis Martin, dans une mise en scène de Daniel Brière et Dave Jenniss. Avec Marie-Josée Bastien, Charles Bender, Joanie Guérin, Marco Poulin, René Rousseau et Emily Séguin.
Diffusée en ligne sur le site web du Nouveau Théâtre Expérimental jusqu’au 4 juillet.