Les nostalgiques s’ennuyant de la belle époque des jeux « pointer et cliquer » comme Gabriel Knight: Sins of the Father ou I Have No Mouth, and I Must Scream auront beaucoup de plaisir à explorer l’univers singulier de Beautiful Desolation.
L’apparition d’un gigantesque objet volant dans le ciel de Cape Town en 1976 a provoqué des orages violents et un accident de voiture pour Mark Leslie, dans lequel sa conjointe est décédée. Dix ans plus tard, le vaisseau, surnommé le Penrose, flotte toujours au-dessus de l’Afrique du Sud, et la maladie et la mort ont été éradiquées sur Terre grâce à la technologie extraterrestre. Cherchant à en savoir davantage sur la nature de ces mystérieux visiteurs, Mark convainc son frère Don, un pilote d’hélicoptère, de le transporter jusqu’à l’engin, mais une fois sur place, une avarie technique les projettent tous deux dans le futur, dans un monde post-apocalyptique. Les deux frères devront retrouver trois pièces afin de réparer le Trifecta, un appareil devant leur permettre de rejoindre le Penrose, et leur époque.
S’inscrivant dans la tradition des jeux d’aventure « pointer et cliquer », Beautiful Desolation est un titre qui, à l’exception de ses graphiques, aurait très bien pu paraître dans les années 1990. Se concentrant avant tout sur la dimension narrative, l’expérience compte assez peu de mécaniques, et consiste principalement à explorer ce monde en ruines. On amasse différents objets, dont certains peuvent être combinés pour résoudre des casse-têtes et progresser dans l’histoire, et l’on discute avec des cyborgs, des robots détraqués, des intelligences artificielles ou des mutants afin d’apprendre comment l’humanité a bien pu en arriver là. Deux ou trois choix de réponses différents sont disponibles lors des dialogues, et l’histoire se modifie en fonction de nos répliques, ce qui offre une certaine valeur de rejouabilité.
Image tirée du jeu
À part dans quelques mini-jeux, il n’y a pas vraiment de combat dans Beautiful Desolation et quand il y en a, ceux-ci sont axés sur la stratégie, et les attaques au tour à tour. Assez tôt dans l’histoire, on acquiert son propre vaisseau afin de se déplacer plus facilement d’une région à une autre. Le joueur dispose également d’une tablette électronique permettant de communiquer avec certains ordinateurs encore fonctionnels et de relire le contenu de chacune de ses conversations, mais l’appareil regroupe également tous les documents trouvés en cours de route, dont des croquis des lieux et des différentes espèces rencontrées, les nombreux indices pouvant nous aider dans la résolution de puzzles, la carte des cinq régions du jeu, ainsi que la liste des choses à faire.
Les développeurs ont pris plusieurs centaines de photos afin de créer une version futuriste, mais réaliste, de l’Afrique du Sud. Les environnements sont donc richement détaillés, mais comme Beautiful Desolation est présenté dans une vue isométrique au-dessus de l’action, il n’est pas toujours évident de savoir exactement où l’on peut se déplacer. Que ce soit à bord de notre vaisseau ou à pied, on se retrouve souvent empêtré dans les rochers et autres éléments du décor, ce qui s’avère assez frustrant pour un titre qui demande qu’on explore chaque recoin afin de progresser. Les régions sont assez petites, ne faisant que deux ou trois fois la taille de l’écran, et les temps de chargement sont assez longs de l’une à l’autre. On doit sans cesse faire des allers-retours entre les mêmes zones, ce qui n’améliore pas la situation, au contraire.
Bien que ses mécaniques datent d’une autre époque, l’univers de science-fiction que propose Beautiful Desolation est assez original et différent pour qu’on aie envie de l’explorer à fond, et les joueurs que les expériences narratives ne rebutent pas sauront apprécier ce titre.
6.5/10
Beautiful Desolation
Développeur : The Brotherhood
Éditeur : Untold Tales
Plateformes : Nintendo Switch, PS4, Windows (testé sur PS4)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)
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