Les années Trump sont clairement terminées: un nouveau coup de sonde réalisé par le Pew Research Center révèle que les États-Unis ont retrouvé leur prestige international des années Obama depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. Cependant, la démocratie américaine a bien du plomb dans l’aile, et plus de 80% des répondants estiment que le système politique chez l’Oncle Sam n’est plus l’exemple qu’il a déjà été, ou qu’il ne l’a simplement jamais été.
Le sondage, effectué auprès de populations de 16 pays différents, y compris les alliés occidentaux traditionnels des États-Unis, fait état d’un gain allant de 9 à 34 points en ce qui concerne la vision favorable de l’Amérique dans les yeux des résidents des pays ciblés. Si cette progression est ainsi particulièrement faible en Grèce, avec une hausse de 54 à 63% d’opinions favorables depuis l’entrée en poste de M. Biden, en France, en Allemagne, au Japon, en Italie, au Royaume-Uni et au Canada, l’indice de favorabilité gagne de 23 à 34 points.
Ce sont en fait non seulement chez les alliés traditionnels de Washington, y compris au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi du G7 et de l’OTAN, toutes des institutions que les États-Unis ont aidé à mettre sur pied après la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi dans les pays auxquels Donald Trump s’était le plus attaqué pendant son mandat que l’on retrouve les hausses les plus marquées.
Cela ne veut pas nécessairement dire que les populations de ces mêmes pays sont particulièrement favorables aux Américains; même chez les Canadiens, les plus proches voisins des États-Unis à être inclus dans le coup de sonde, l’indice de favorabilité n’atteint que 61%. Il est plus élevé au Japon (71%) et en Corée du Sud (77%), une situation qui pourrait s’expliquer par le fait que sous l’administration Trump, ces deux pays constamment menacés par la Chine et la Corée du Nord ont été largement abandonnés par la Maison-Blanche, et que le retour d’un démocrate aux commandes du pays pourrait signifier un rééquilibrage politique, militaire et économique dans cette région volatile.
Biden, le mieux placé pour « gérer les affaires mondiales »
Dans tous les pays sondés, la différence est sans appel: Joe Biden est toujours jugé bien plus compétent que son prédécesseur pour s’occuper des « affaires mondiales », soit les grands dossiers d’importance internationale.
De fait, rapporte le Pew Research Center, qui s’intéresse à cette question depuis plusieurs années (et plusieurs présidences américaines), cette perception du chef d’État démocrate, comparativement à un président républicain, peut aussi être constatée entre George Bush et Barack Obama, le premier ayant un « pointage » aussi bas que celui de Donald Trump, alors que M. Biden obtient un taux d’approbation largement similaire à celui de son ancien patron.
Le président démocrate cumule aussi les bons coups: environ 89% des répondants des 16 pays examinés approuvent le retour des États-Unis au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), après un claquage de porte intempestif de la part de Donald Trump, le tout en pleine pandémie.
Quelque 85% des participants, en moyenne, voient aussi d’un oeil favorable le retour de Washington au sein de l’Accord de Paris sur le climat, également abandonné par le précédent président.
Malgré tout cet enthousiasme, cependant, il ne reste pas moins une impression solide voulant que les États-Unis s’intéressent d’abord à eux, et à eux seulement, plutôt qu’aux autres nations. Cet avis est partagé par plus de la moitié des répondants, bien que cette proportion soit moindre au Japon, en Grèce et en Allemagne.
Enfin, environ les deux tiers des répondants croient que les États-Unis sont un partenaire fiable, voire très fiable, mais à peine 50% estiment que le système politique américain fonctionne bien, ou très bien. De quoi faire réfléchir, certainement, alors que la Maison-Blanche tente de réparer quatre années de pots cassés, le tout dans un contexte de crises multiples.