Disponible cette semaine en 4K, Blu-ray et DVD, Godzilla vs. Kong nous invite à assister à l’affrontement de l’année, avec dans le coin gauche un Kaiju pesant 164 000 tonnes, et dans le coin droit un gorille géant mesurant 336 pieds.
L’époque où Godzilla agissait comme protecteur de l’humanité semble révolue lorsque s’amorce Godzilla vs. Kong, alors que le gigantesque saurien s’en prend, apparemment sans raison, à la compagnie Apex Cybernetics, anéantissant leurs laboratoires. En réaction, la corporation embauche le professeur Nathan Lind pour se rendre au centre de la Terre, là d’où proviendraient les Titans déferlant sur la planète. Afin d’assumer la protection de leur mission, ces derniers « recrutent » également King Kong, maintenu en captivité depuis quelques années sous un immense dôme érigé autour de Skull Island, mais une rivalité ancestrale existe entre le gorille géant et le Kaiju, et une lutte à finir s’engage entre ces deux forces de la nature. Lequel des deux monstres se hissera au sommet de la chaîne alimentaire?
Malgré les apparences, la franchise Godzilla a souvent abordé des sujets sérieux. Le premier long-métrage, paru en 1954, constituait une métaphore à peine voilée sur Hiroshima et les horreurs de la bombe atomique, et le volet précédent, Godzilla: King of the Monsters (lire notre critique ici), portait un message écologique, mais Godzilla vs. Kong se concentre avant tout sur l’affrontement entre ces deux Titans légendaires. Mettant en vedette un scientifique ridiculisé pour ses théories à qui les événements donneront raison et une corporation maléfique prête à toutes les bassesses pour atteindre ses fins, on ne peut pas dire que le scénario sorte vraiment des sentiers battus, mais on ne regarde pas un film de monstres pour son histoire, mais bien pour sa destruction à grande échelle, et en ce sens, le long-métrage comble toutes les attentes.
Si la première bataille ne survient qu’après quarante minutes de film, la dernière demi-heure de Godzilla vs. Kong est une véritable apothéose d’action et d’effets spéciaux. Godzilla coupe les navires en deux d’un simple coup de queue, King Kong empoigne des jets et les lancent à la tête de son ennemi comme s’il s’agissait de dards, et les deux monstres renversent des gratte-ciels comme de simples quilles lors de leurs duels. Avec ses montagnes inversées dont les cîmes transpercent les nuages, le monde caché au centre de la Terre offre des paysages saisissants. Contrairement au volet précédent, on ne trouve ni Mothra, ni Rodan ou Ghidorah, mais la production rend tout de même hommage aux studios Toho en incorporant l’alter ego robotisé du Kaiju, Mechagodzilla, dans une version beaucoup plus sophistiquée que celle des années 1970.
Les vedettes sont incontestablement King Kong et Godzilla, mais bien que les différents protagonistes soient assez unidimensionnels, le film compte tout de même une distribution de haut niveau. L’excellent acteur Alexander Skarsgård, autant à l’aise dans des œuvres d’auteurs comme le Melancholia de Lars von Trier que des productions commerciales à la True Blood, incarne le professeur Nathan Lind. Millie Bobby Brown (la mystérieuse Onze de la série Stranger Things) reprend son personnage de Madison Russell, mais elle semble être là principalement pour assurer une sorte de continuité entre Godzilla: King of the Monsters et Godzilla vs. Kong. Demián Bichir joue le patron de Apex Cybernetics, un vilain très stéréotypé, et dans le rôle d’un podcasteur complotiste, Bryan Tyree Henry assume les quelques moments plus légers et humoristiques parsemant le long-métrage.
La version ultra-haute définition de Godzilla vs. Kong inclut le film sur disques 4K et Blu-ray, ainsi qu’un code pour télécharger une copie numérique. En plus d’une piste de commentaires livrée par le cinéaste Adam Wingard, l’édition comprend une bonne dose de matériel supplémentaire, avec pas moins de dix revuettes différentes. Certaines sont dédiées à l’engouement pour Godzilla et à son héritage dans la culture populaire, à l’évolution du personnage de King Kong à travers les années, ou encore à la figure de Mechagodzilla. D’autres explorent les coulisses des nombreuses scènes de batailles, ou du monde fantastique caché au centre de la Terre. On a aussi droit à des entrevues avec le réalisateur, les producteurs et les acteurs principaux, où ceux-ci parlent de l’approche de ce nouveau volet.
Godzilla vs. Kong reprend la formule de blockbusters modernes, soit de bons acteurs, un scénario sans beaucoup d’imagination, et une orgie d’effets spéciaux. C’est loin d’être un chef-d’œuvre du septième art, mais il s’agit d’un divertissement solide, qui dépeint l’affrontement entre deux monstres légendaires du cinéma.
7/10
Godzilla vs. Kong
Réalisation : Adam Wingard
Scénario : Terry Rossio, Michael Dougherty et Zach Shields
Avec : Alexander Skarsgård, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Bryan Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza González et Demián Bichir
Durée : 113 minutes
Format : UHD (4K, Blu-ray et copie numérique)
Langue : Anglais, français, italien, espagnol et portugais