Pour quiconque a suivi un tant soit peu le conflit israélo-palestinien, les 80 dernières années ressemblent à une reprise des mêmes comportements, avec des résultats toujours plus déprimants (et sanglants). Oslo, un téléfilm produit par HBO, raconte ce qui a probablement été le moment où la paix a véritablement paru à portée de main, avec les Accords du même nom.
Réalisé par Bartlett Sher, le long-métrage met en vedette Andrew Scott et Ruth Wilson en tant que directeur d’un think tank et membre du corps diplomatique norvégien, respectivement, qui tenteront de faire déboucher les négociations de paix entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, alors au point mort.
À l’aide de manoeuvres pas toujours très légitimes, y compris en finissant par carrément mentir à l’un ou l’autre des deux camps (quand ce n’est pas aux deux), ou en cachant les démarches à leurs supérieurs, le couple parviendra à réunir des représentants des deux camps viscéralement opposés depuis un demi-siècle. S’ensuivra de longues séances de négociations, et, peut-être l’espoir d’une paix durable. Ou, du moins, les débuts d’une paix.
Bien sûr, il est toujours complexe de résumer tout un conflit en deux heures, environ, tout comme il est tout aussi complexe de rapporter les tenants et les aboutissants de plus d’une année de négociations. En ce sens, Oslo n’a pas d’autre choix que de sauter de grandes périodes où, présumément, il n’est rien passé, ou les progrès ont été si lents qu’il n’a pas été nécessaire d’en faire mention.
Et, autre point « négatif », si l’on veut, c’est qu’il est évident qu’en rapportant des faits historiques, et plus encore des faits historiques dont la conclusion est connue, il est impossible, par exemple, qu’Oslo se termine avec une paix durable entre les deux factions. En ce sens, comme la fin du film est connue d’avance, toute l’attention du cinéphile se porte sur le jeu des acteurs, plutôt que sur le reste.
Ultimement, alors, Oslo est-il un bon film, à la lumière de ce que l’on sait sur l’histoire du conflit israélo-palestinien? Il est clair que les talents d’acteur d’Andrew Scott et de Ruth Wilson ne sont certainement pas à blâmer. Cependant, tous deux occupent des rôles secondaires, dans cette histoire, et on a parfois l’impression que les négociateurs, eux, obéissent à des impératifs qui sont peu ou pas expliqués. Cela vaut aussi pour Shimon Peres, alors ministre israélien des Affaires étrangères.
Trente ans après les événements qui y sont racontés, peut-être qu’Oslo est ultimement un témoignage de l’inéluctabilité de l’histoire. Quoi qu’il en soit, l’oeuvre laissera probablement davantage le souvenir de cet échec, plutôt que de la qualité du film lui-même.