Une catastrophe planétaire! Un scientifique intrépide! Des revirements de situation inattendus! Et de la science. Beaucoup, beaucoup de science. L’auteur de science-fiction Andy Weir, bien connu pour le plus que savoureux The Martian, signe avec Project Hail Mary un très solide troisième roman.
Ryland Grace était un « simple » professeur de science. Le genre d’enseignant cool qui fait le bonheur, mais sans plus. Jusqu’au jour où des chercheurs ont découvert que la luminosité du soleil diminuait peu à peu. Avec, à la clé, une glaciation planétaire, la mort des plantes et des animaux, et bien entendu la disparition de l’espèce humaine. Le coupable? Une minuscule particule qui semble venir d’ailleurs.
Voilà donc notre héros envoyé vers le système solaire de Tau Ceti pour faire la « lumière » dans cette affaire. Et pour ceux qui ont lu The Martian, ou qui ont vu la très bonne adaptation cinématographique mettant en vedette Matt Damon, on se trouvera ici en terrain relativement bien connu. La formule est en effet assez similaire, avec ses chapitres alternant récit des expériences et des péripéties dans cet autre système solaire, et souvenirs permettant de comprendre ce qui s’est passé avant le début de cette périlleuse mission spatiale, et donc le début chronologique du roman.
Si Andy Weir ne réinvente pas la roue, ne serait-ce qu’en termes de style littéraire, impossible de bouder son plaisir: on se prend très rapidement à sourire devant les réactions du protagoniste, voire à s’exclamer lorsque surviennent des événements qui changent le cours du scénario. En fait, la lecture de Project Hail Mary semble… naturelle? Peut-être est-ce l’effet de la pandémie sur les esprits, mais il est extrêmement rafraîchissant de prendre parti en faveur d’un personnage qui utilise son sens de la logique pour surmonter des obstacles… et, surtout, les surmonter à l’aide de la science.
Car oui, ce roman d’Andy Weir déborde de science, au grand plaisir des amateurs de science-fiction « réaliste ». Non pas que l’ensemble du scénario soit nécessairement uniquement basé sur des notions scientifiques strictes, mais voilà probablement là où excelle l’auteur: dans cette capacité à s’appuyer sur des idées fermement établies pour s’aventurer quelque peu du côté de l’imagination et de la spéculation.
En ce sens, donc, Project Hail Mary est un excellent mélange d’action, d’humour un peu nerd et de science-fiction pour les amateurs du genre. Pas étonnant, d’ailleurs, que les droits d’un futur film aient déjà été vendus.
Seul petit point négatif, le roman est un peu long. Est-ce imputable au fait que ce journaliste l’a lu en version numérique, ne souhaitant pas débourser 40$ pour mettre la main sur la version grand format? Qui sait.
Malgré tout, ce troisième livre d’Andy Weir a une place toute désignée dans la bibliothèque de tout amateur de science-fiction qui se respecte.