Coup sur coup, mercredi a apporté deux bonnes nouvelles sur les variants. Une étude préliminaire de Moderna dit qu’une dose « améliorée » de son vaccin — ou une troisième dose — serait efficace contre les variants brésilien et sud-africain. Et surtout, deux suivis des gens vaccinés avec le vaccin de Pfizer tendraient à conclure que ce vaccin serait, jusqu’ici, tout aussi efficace contre les variants britannique et sud-africain.
Aucune de ces données ne permet de comparer l’efficacité d’un vaccin par rapport à un autre: ce sont uniquement ces deux compagnies qui ont piloté, dans le cas de Moderna, de nouveaux tests auprès d’un petit groupe de 40 patients, et dans le cas de Pfizer, une réanalyse des données sur les gens contaminés et vaccinés dans deux pays, soit le Qatar et Israël.
Mais ces données ont en commun de dissiper un peu du brouillard qui entoure les variants depuis des mois: à peu près tout ce qui a été écrit sur l’efficacité (ou non) des vaccins à l’égard de ces « mutants » reposait sur des observations qui ne pouvaient être qu’incomplètes: les variants ont mis du temps à devenir statistiquement assez nombreux pour qu’on ait suffisamment de gens vaccinés pour être capables de commencer à comparer qui a été contaminé par quoi. Le Qatar et Israël ont fourni une opportunité parce qu’ils ont très rapidement vacciné une large partie de leurs populations.
Selon les deux études publiées par Pfizer. le vaccin préviendrait les pires conséquences de la contagion aux variants B.1.1.7 (« britannique ») et B.1.351 (« sud-africain »), comme les pneumonies graves, y compris chez les gens plus âgés. La première étude, parue dans le New England Journal of Medicine, s’appuie sur l’analyse des données de 200 000 personnes infectées au Qatar entre le 1er février et le 21 mars, une période pendant laquelle la vaccination de masse battait son plein. Au début de mars, la moitié de ces infections étaient causées par le variant sud-africain, et près de l’autre moitié, par le britannique.
La seconde étude, parue dans The Lancet, s’appuie sur 230 000 cas d’infections survenus en Israël entre le 24 janvier et le 3 avril. Pendant cette période, la quasi-totalité des infections étaient causées dans ce pays par le variant britannique mais, malgré cela, le vaccin aurait prévenu environ 95% des infections.
Les deux études mettent également, au passage, l’emphase sur l’importance de la deuxième dose: dans le cas israélien, l’efficacité du vaccin de Pfizer pour éviter les décès passerait de 77% à 97%, de la première à la deuxième dose.
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