Bonne nouvelle pour les amateurs de café: une espèce rare, qui n’était plus cultivée depuis longtemps, semble plus tolérante aux plus hautes températures qui sont vouées à être le lot du prochain siècle.
Les fermiers locaux avaient cessé de cultiver Coffea stenophylla dans les années 1920 parce que, raconte le New Scientist, elle était moins compétitive sur le marché d’alors. Au point où cette variété avait même été jugée disparue en Guinée et en Sierra Leone. Deux petites populations ont été découvertes dans ce dernier pays en 2018, et ont dès lors fait l’objet d’expériences pour évaluer leur résistance.
La motivation derrière cette expérience est le réchauffement de la planète: au cours des dernières décennies, de plus en plus d’experts ont noté qu’un grand nombre des plants de café les plus réputés du monde ne pouvaient survivre que dans une étroite fourchette de températures et de conditions climatiques. Résultat, jusqu’à 60% des espèces sont à risque d’extinction, dépendamment de la vitesse à laquelle ces conditions changeront.
Coffea stenophylla a même eu droit à ses premiers tests gustatifs. Une équipe britannique et française en a cultivé au Jardin botanique de Londres et a servi le café à cinq groupes de « juges » professionnels. Ils lui ont donné de bonnes notes, comparant son arôme à l’Arabica — la majorité ont en fait confondu Stenophylla avec Arabica, l’espèce qui représente à elle seule plus de la moitié de la production mondiale de café. Les résultats sont parus en avril dans la revue Nature Plants.
Mais au-delà de cette comparaison, sa principale qualité est sa plus grande résistance à la chaleur que d’autres espèces — ce qui pourrait être le facteur qui la rendrait à nouveau compétitive sur le marché.