Pendant que les uns arpentent la surface de Mars, les autres oscultent l’intérieur de Vénus. C’est ainsi qu’on vient d’apprendre qu’elle a un noyau d’environ 7000 kilomètres de diamètre — à peu près comme la Terre.
L’astronome belge Jean-Luc Margot, de l’Université de Californie à Los Angeles, a littéralement bombardé Vénus pendant 15 ans d’ondes radio, à l’aide des radiotélescopes Goldstone, en Californie, et Green Bank, en Virginie — l’un émettant des ondes et l’autre mesurant leurs « échos » lorsqu’elles revenaient de notre côté. Cela permettait de mesurer d’infimes changements dans la vitesse de rotation de Vénus, et de tout aussi infimes mouvements autour de son axe de rotation.
Ces variations peuvent être attribuées à la force d’attraction du Soleil et à l’impact de l’atmosphère sur la surface. Mais une partie provient du noyau, et ces 15 années de données permettent de faire cette distinction, ont écrit les chercheurs le 29 avril dans Nature Astronomy.
Il faut se rappeler que même la surface de Vénus reste très peu connue, en raison de l’épaisse couche de nuages. On sait que cette couche, composée en partie d’acide sulfurique, contribue à un effet de serre qui maintient la température au-dessus des 450 degrés Celsius.
L’analyse du noyau ne permet pas d’aller jusqu’à dire si celui-ci est solide, liquide, ou un mélange des deux comme le nôtre. Des travaux théoriques ont suggéré dans le passé qu’il était surtout composé de fer et de nickel, ce qui serait un point commun de plus entre ces deux cousines que sont Vénus et la Terre.